Constantine a apporté de belles pages au sport algérien. On connaît ses deux clubs prestigieux de football, éternels rivaux : le Club sportif constantinois (CSC) né en 1926, bien que certains avancent l'année 1898, et le Mouloudia de Constantine (MOC) fondé en 1939 par Ibn Badis, ce qui explique que ses supporters se désignent parfois comme «ouled Ben Badis». La ville s'est illustrée aussi dans de nombreuses autres disciplines, comme le volley-ball où elle fut longtemps un réservoir de l'équipe nationale. Mais on ignore souvent que Constantine est aussi la ville de notre premier champion olympique. Il se nommait Mastanabal et n'était pas moins que le fils de Massinissa et le père de Jugurtha. Diplômé en droit, féru de littérature grecque, c'était un grand sportif passionné d'équitation. Il possédait un haras de chevaux de race. Vers 168 ou 164 avant J.-C, il remporta aux Jeux de Panathénaïque, ancêtres des JO, l'épreuve prestigieuse de course de chars à chevaux. C'est le roi Micomède de Tithynie qui lui remit sa médaille sur l'hippodrome d'Athènes. Plus de 21 siècles après, c'est encore une native de Cirta qui nous a apporté notre deuxième médaille olympique. Née le 10 juillet 1968 à Constantine, Hassiba Boulmerka gagne l'épreuve du 1500 m en 1992 aux J O de Barcelone. En Algérie, comme pour sa victoire l'année précédente aux Championnats du monde de Tokyo, les performances de la frêle Constantinoise prennent une dimension qui dépasse le domaine sportif. Alors que le pays sombrait dans le chaos, elle délivra un immense message de combativité et d'espoir. Outre ses nombreux records, elle a reçu de nombreuses distinctions, comme le prix Prince des Asturies (1995) et le 1er Panthéon de la Gloire du sport en Afrique (2007). Aujourd'hui businesswoman accomplie, elle continue à illustrer le potentiel de la femme algérienne et celui de sa ville. Mastanabal et Boulmerka, même combat.