Sara Nacer est une Montréalaise d'origine algérienne. Après des études en architecture à Alger couronnées de succès et de multiples distinctions, elle réoriente sa carrière vers le monde de la communication. Elle est membre du jury de la 31e édition du Festival du cinéma «Vues d'Afrique» de Montréal, qui se tiendra du 29 avril au 3 mai prochain. - Comment vous êtes-vous retrouvée membre du jury de cette 31e édition du Festival de cinéma «Vues d'Afrique» ? J'ai découvert le Festival «Vues d'Afrique» en 2012 en organisant la Semaine internationale sur l'Algérie et sa culture à Montréal. Pour les besoins de la programmation, je recherchais des films algériens primés ; Bousmaha Seddiki, commissaire de l'exposition, m'a orientée vers Vues d'Afrique. J'ai été membre du comité de visionnement lors des deux dernières éditions du Festival Vues d'Afrique, et je tente chaque année d'encourager la visibilité de l'Algérie en soumettant à la programmation des productions et réalisations algériennes. Lorsqu'on m'a invitée à faire partie du jury de la 31e édition, j'ai accepté avec plaisir. Le jury Afrique Connexion, dont je fais partie, remettra le prix de l'Organisation internationale de la francophonie dans trois catégories : court métrage, long métrage et série. - Quels sont les ingrédients — les nécessaires et les petits plus — qui font que vous penchez pour un film plutôt qu'un autre ? Comme membre du jury, il y a des recommandations et des consignes auxquelles on doit se soumettre, mais au-delà de cela, il y a une grande place à la subjectivité. Je crois qu'il y a un rapport unique entre chaque membre du jury et l'œuvre qu'il visionne. Pour ma part, un bon film doit me faire rêver, il faut qu'il me déconnecte de ma réalité et me connecte avec la sienne pour que la magie du cinéma opère et pour que je puisse vivre une expérience cinématographique. - Le public montréalais s'intéresse-t-il au cinéma africain ? Vues d'Afrique est un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles montréalais, car il représente une vitrine sur le cinéma et la culture africaine, et c'est une occasion unique de découvrir des œuvres cinématographiques qu'on n'a pas l'occasion de voir dans d'autres festivals. Le public montréalais est très curieux et également ouvert sur le monde, la culture a une très grande place à Montréal ; pour preuve, le nombre de festivals et d'événements culturels qui y prennent place. D'autres viennent voir les productions de leur pays d'origine. - Des projets en cours pour votre compagnie SN production ? SN production compte déjà plus de 10 productions artistiques incluant des expositions, des conférences, des concerts et des tournées artistiques à Montréal, mais également dans d'autres villes du Canada, entre autres Slimane Benaïssa, Amazigh Kateb, Cheikh Sidi Bemol, Hasna El Becharia, Dahka Band... Nous sommes également fiers d'être partenaires de plusieurs festivals de musique, d'arts visuels et de cinéma (Nuits d'Afrique de Montréal, le Festival du monde arabe, Orientalys, le Sunfest en Ontario…). Nous avons également collaboré avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). Je peux vous annoncer dès aujourd'hui nos deux prochains événements : le 15 mai prochain, la mezzo-soprano Fairouz Oudjida pour un récital exceptionnel. Le 12 juin, nous recevrons le pianiste de renom, Zaki Allal.