Connu sur les réseaux sociaux sous le nom de «Tahar le caricaturiste» (en arabe), de son vrai nom Tahar Djehiche, ce caricaturiste indépendant a été convoqué la semaine dernière par la police d'El Oued. «La police m'a posé plusieurs questions sur mes nombreuses caricatures que j'ai postées sur mon compte facebook, explique Tahar, joint par téléphone. Ils ont tenté aussi de me coller la responsabilité de deux articles publiés sur le même réseau, je n'ai reconnu la responsabilité que d'un seul.» Sur ce que la police reproche au caricaturiste, Tahar Djehiche raconte : «Elle me reproche mes critiques envers Abdelaziz Bouteflika et mon soutien à la population d'In Salah.» Maître Badi Abdelghani, président du bureau d'Alger de la Laddh, qualifie les faits d'«atteinte grave à la liberté d'expression». «Il y a un recul terrible en matière des droits de l'homme en Algérie, explique l'avocat. Ce sont des pressions qui pourraient déboucher sur autre chose.» Prenant comme exemple le cas du représentant des chômeurs Rachid Aouine, originaire de la même wilaya, condamné à six mois de prison ferme pour un «post» sur facebook, Me Badi s'interroge : «Pourquoi toute cette répression dans le Sud algérien ?»