L'étau se resserre à Laghouat. Le jour du procès en appel des neufs chômeurs incarcérés depuis 44 jours, une vingtaine de personnes ont été embarqués devant la Cour par la police. Parmi eux le président du bureau de la LADDH (bureau de Laghouat) et un chef de parti, Hamid Ferhi (coordinateur du MDS). «Les autorités veulent étouffer toute voix travaillant pour mettre à nu la politique despotique et autoritaire du pouvoir», s'indigne M. Ferhi. Hormis les policiers, personne n'était autorisé à accéder au tribunal, ce qui a poussé le collectif d'avocats à se retirer de l'audience, déclarant que les conditions d'un procès équitable n'étaient pas réunies. «Les avocats ont assisté à des démonstrations de force inqualifiables», affirme Noureddine Ahmine, membre du collectif. Maître Salah Dabouz considère, quant à lui, l'incident comme une «atteinte grave» à la justice et à l'équité. Le procès en appel a été reporté au 25 mars. Les deux militants chômeurs d'El Oued, Rachid Aouine et Abdelhamid Brahimi, ont été mis sous mandat de dépôt pour des propos qu'ils ont tenus sur leur page facebook. Le premier est le douanier qui a «explosé» l'affaire du gazoduc qui alimentait illégalement la Tunisie. A travers son compte dacebook, «il a appelé les policiers injustement révoqués à revendiquer leurq droits», précise maître Badi Abdelghani, membre du même collectif. Les deux chômeurs sont poursuivis pour incitation à l'attroupement. «Brahimi a été malmené par la police. La famille a témoigné en affirmant ces faits», explique l'avocat. Abdelhamid Brahimi a été acquitté par la justice. Quant à Rachid Aouine, il a écopé de six mois de prison ferme.