La protesta générée par le crash de l'avion d'Air Algérie en Italie ne semble pas près de connaître son épilogue. Le bras de fer engagé avec la direction de la compagnie est monté d'un cran. Les pressions qu'exercerait celle-ci en seraient la raison. Les pilotes, par le biais du Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), montent au créneau et appellent, dans une déclaration rendue publique hier, à une enquête parlementaire. L'atmosphère délétère ayant accompagné le crash d'un avion-cargo et la mort tragique de trois de leurs collègues, le 13 août dernier à Piacenza, au nord de l'Italie, est toujours persistante, attestent-ils. Ils en appellent ainsi à l'entremise des différentes « entités étatiques ». Celles-ci doivent intervenir, attestent-ils, « énergiquement et d'une manière rapide ». Aussi, ces mêmes pilotes affiliés au SPLA attestent que la situation au sein du pavillon national ne fait qu'empirer en raison de la « gestion chaotique » qui met en péril le devenir de l'entreprise publique. Dans ce même communiqué, le personnel navigant fait savoir que des pressions sont exercées à leur encontre de la part de la direction de la compagnie. Il cite « les méthodes vexatoires » utilisées contre leur corporation. Ce qui ne peut, à les en croire, qu'être préjudiciable, en cette période de deuil. Les syndicalistes font remarquer également que les retards perturbant les vols d'Air Algérie ne doivent aucunement leur être imputés. Les raisons se trouvent, insistent-ils, « ailleurs ». Pour cela, les responsables doivent les dévoiler surtout à nos compatriotes résidant à l'étranger en cette période de retour. Les retards dont pâtissent en premier les ressortissants algériens ne s'expliquent pas, indiquent-ils, par un quelconque mouvement de zèle de la part des pilotes de la compagnie ayant suivi les instructions du syndicat. Par ailleurs, les pilotes de ligne ont mis en avant le fait que la direction d'Air Algérie met sous le boisseau la programmation de stages de recyclage nécessaires à tout pilote. D'ailleurs, sans ce précieux document, les pilotes risquent de ne pas rejoindre leurs cockpits et prendre ainsi en otage les milliers de passagers de la compagnie. L'arrêt de travail intempestif décidé le jour du crash n'est pas passé par les procédures réglementaires. Le syndicat, tout en soutenant ses collègue, s'en est défendu en l'imputant à la sourde oreille opposée par le PDG qui « ne s'est pas adressé à la corporation ». Pour ceux qui verront dans l'action du syndicat un rejet du dialogue, ces pilotes rétorqueront qu'ils ont fait preuve d'une abnégation par le passé. Ils sont décidés à œuvrer pour le maintien du pavillon national comme partenaire dans l'édification du pays, peut-on lire dans le document signé par le conseil du SPLA.Depuis cet énième sinistre, la direction d'Air Algérie s'est confinée dans un silence qui en dit long sur un malaise qui ne peut que prendre, dans l'avenir, des proportions atterrantes. La boîte de Pandore s'ouvrira-t-elle un jour ? Assurément. Entre temps, l'image de la compagnie publique en prend un sérieux coup.