Après leur délogement des abords du marché couvert, des marchands informels réinvestissent leurs places. Les quelque 200 marchands informels qui avaient été délogés des abords de la cité du 8 Mai 1945, dans la commune de Bab Ezzouar, ont repris leur activité commerciale, mettant ainsi au défi l'autorité des pouvoirs publics. D'après les responsables de l'APC, ces marchands ont été conviés à rejoindre leur lieu d'affectation, à savoir des étals dans un marché couvert se trouvant à quelques centaines de mètres du marché informel. «Nous avons inscrit ces commerçants dans des listes de bénéficiaires. Ces listes ont été établies par les représentants de ces commerçants qui se sont constitués en commission. Ils ont pris tout le temps nécessaire pour confectionner les listes», affirment-ils ; «ce sont ces mêmes membres de la commission qui se rétractent», poursuivent-ils. Rappelons que l'opération de délogement a été menée de concert. Les agents de l'APC, assistés d'éléments des services de sécurité, ont délogé les marchands manu militari des abords du marché couvert. Quelques jours après (exactement 6 jours, d'après les habitants de la cité), ils se sont réinstallés dans les mêmes espaces d'où ils ont été délogés. Les habitants continuent donc de subir les désagréments qui émanent des étals de ces marchands. «En plus des odeurs nauséabondes, nous sommes obligés de supporter les pires insanités. Les marchands ne respectent personne. Il leur arrive même d'agresser les résidents de la cité qui osent s'opposer à eux», déplorent les habitants. «Nous lançons un appel urgent aux autorités compétentes afin qu'elles interviennent et nous délivrent de leur emprise», concluent-ils. Pour éradiquer le commerce informel, il ne suffit pas de mener des opérations à caractère conjoncturel. Il est impératif que les pouvoirs publics assurent un travail de continuité afin d'arrêter toute tentative de reprise de l'activité commerciale informelle. En dehors de cette démarche, il est pratiquement impossible d'endiguer le phénomène. A Quahouet Chergui, dans la commune de Bordj El Kiffan, une centaine de marchands informels ont été délogés des lieux où ils ont élu domicile. A peine les agents de police ont-ils quitté les lieux que les marchands informels ont repris leurs anciennes places. Les étals de fortune que les agents de l'APC ont démontés ont vite été reconstruits. Les habitants de ce quartier de l'est de la capitale devront subir pour un temps les désagréments qui émanent de ce marché informel. «Ces marchands laissent des monticules d'ordures et de déchets. Chaque jour, c'est la même chose. Nos multiples doléances menées auprès des autorités locales n'ont servi à rien, puisque les commerçants ont repris leur activité au grand jour», déplorent les habitants. Cette situation prévaut également à la cité Cosider, dans la commune de Bordj El Bahri et dans d'autres quartiers de la capitale, à l'instar des marchands qui occupent les moindres espaces attenant à la station de transport urbain de Ben Omar ou encore de Staoulai.