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Le roman de la Révolution par Mohend-Saïd Mazouzi
J'ai vécu le pire et le meilleur
Publié dans El Watan le 07 - 05 - 2015

Il fut le plus vieux prisonnier de la période coloniale. Dix ans de prison où il a vécu les pires moments de sa vie de militant indépendantiste. De 1945 à 1962, Mohend-Saïd Mazouzi a été arrêté par la police coloniale pour complicité dans la tentative d'assassinat du bachagha Aït Ali — un sbire de la police coloniale dans le douar de Makouda (Tigzirt) — a connu les geôles de Tizi Ouzou, Barberousse, El Harrach, Oran, Blida, El Asnam puis retour à Maison Carrée avant de retrouver sa liberté au même moment que l'Algérie. Originaire d'Attouche (Makouda), il a connu le pire.
Dans de ses mémoires, J'ai vécu le pire et le meilleur (publiés aujourd'hui par Casbah Edition), il raconte dans le détail cette période sombre de jeune militant dont le long parcours se confond avec celui de l'Algérie combattante et des premières années de l'indépendance. Ces mémoires ont été écrits en collaboration avec le diplomate Lahcène Moussaoui ; leur sortie coïncide avec le 70e anniversaire des événements de Sétif-Guelma-Kherrata. Le choix de la date n'est sans pas fortuit.
Comme si le fils de Thassedarth, né à La Casbah en 1924, nous livrait son ultime message. Celui du prix payé pour la libération et celui d'une liberté qui reste à conquérir. Issu d'une famille de caïds, très jeune, Moh Saâ baignait dans une ambiance militante. Il s'est rapidement «jeté» dans les rangs de la lutte clandestine sous la bannière du PPA-MTLD. La région regorgeait de militants nationalistes. Akli Babou, son voisin au village, avait pris les armes avant même le déclenchement de la Révolution de Novembre.
Hend Aouchiv, Mohend-Saïd Diouani, Omar Boudaoud, Mohamed Zerouali surnommé Zapata constituaient le noyau nationaliste dans la région de Tigzirt et Dellys. A Alger, il étudie au lycée de Ben Aknoun vers le fin des années trente. De retour à Tizi Ouzou en 1939, il fait la rencontre de Ali Laïmache. «Un être extraordinaire, exceptionnel, il est mort très jeune, à l'âge de 21 ans», évoque-t-il dans ses mémoires.
Au début des années quarante, Mohend-Saïd Mazouzi rencontre Omar Oussedik, Bennai Ouali, Ali Hallit. En 1945, quand l'ordre a été donné d'assassiner le bachagha Aït Ali, c'est Mohamed Zerouali qui lui demande d'héberger le groupe chargé de la mission. L'attentat échoue, il est accusé d'être le chef du groupe. Il est arrêté puis emprisonné par la gendarmerie coloniale. Commence alors pour lui la longue nuit carcérale. Il a vécu le pire.
Liberté et désillusion
Sous le chapitre au titre révélateur des luttes pour le pouvoir à l'indépendance, «Liberté retrouvée dans le bonheur et la désillusion», notre «Mandela» national raconte le parcours chaotique d'une Algérie dont l'idéal a été vite confisqué. Le parcours politique de Mazouzi commence comme mouhafadh de Tizi Ouzou nommé par Rabah Bitat. A ce poste, il a eu à rencontrer plusieurs fois Hocine Aït Ahmed. «On a fonctionné jusqu'en 1963, lorsque Hocine Aït Ahmed a tout fait exploser.
C'était terrible. Chaque fois que Aït Ahmed allait à Aïn El Hammam, il passait par la Fédération. Il me cherchait, on discutait de tout, mais chacun avait ses points de vue…» Après le coup d'Etat de juin 1965, Mohend-Saïd Mazouzi est nommé wali de Tizi Ouzou, avant de devenir ministre du Travail et des Affaires sociales puis des Moudjahidine. Ami de Mohamed Issiakhem et de Ali Zamoum, c'est lui qui assure la «couverture politique» à Kateb Yacine pour qu'il revienne au pays, alors qu'il avait ouvertement critiqué le régime de Boumediène. Sous Chadli, Mazouzi assume des responsabilités au sein du bureau politique avant de se retirer en 1984.
Fait notable dans les mémoires de ce vieux militant : Mazouzi ne s'arrête pas à la fin de la guerre, comme beaucoup. Il s'exprime sur la période récente, l'ère Bouteflika, lui consacrant les dernières pages. Très critique sur la politique de réconciliation nationale et sur les choix économiques et politique, il fait le procès du système. «Le système politique survit et se pérennise par la gestion astucieuse de la rente, pour se dispenser de répondre aux besoins élémentaires d'une démocratie à travers de véritables élections...» C'est ainsi que le digne fils de Attouche, humble héros national, conclut le «roman» de l'Algérie.


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