En dépit des difficultés primordialement financières dans lesquelles elle se débat, l'association des handicapés moteurs d'Akbou a accompli des actions qui forcent l'admiration. Selon son président, Issediken Kamel, qui est aussi handicapé, cette association a réussi à marier deux de ses membres en 2005 et 2006 et pour cette saison estivale, elle a organisé, avec le concours de l'APC d'Akbou, des excursions au profit des handicapés et de leurs familles. Ne s'arrêtant pas là et à l'occasion de la prochaine rentrée scolaire, une aide consistant en la distribution de 100 cartables pleins de fournitures scolaires ainsi que des blouses et vêtements neufs seront distribués. L'association demeure, selon notre interlocuteur, à l'écoute de ses adhérents qui sont au nombre de 300 et qui viennent en plus de la daïra d'Akbou, des autres circonscriptions, comme Tazmalt, Ighil Ali et Seddouk. Elle marque toujours sa présence, que ce soit durant le mois de Ramadhan ou à l'occasion des journées mondiale et nationale du handicapé, en organisant à l'honneur des handicapés des collations et en leur remettant des cadeaux et même des aides financières symboliques. A la question de savoir si l'association reçoit des subventions, M. Isseddiken nous apprend que « depuis sa création en 2000, l'association n'a reçu qu'une seule aide de 50 000 DA de la part de l'APC d'Akbou en 2005. A l'heure actuelle, nous ne disposons que de 11 500 DA dans notre compte bancaire. C'est dire que l'argent est pour nous un véritable problème ». D'où l'association puise-t-elle donc l'argent pour financer ses actions ? Notre interlocuteur répondra : « C'est grâce à la collecte que nous faisons chez des particuliers, mais cela reste insuffisant ». L'on caresse aussi l'espoir de monter une cafétéria au hall même du centre culturel où sont abritées l'association et une salle de micro-ordinateurs. « Histoire d'avoir des recettes avec lesquelles on pourra faire tourner notre association. C'est notre vœu le plus cher », nous dit le secrétaire de l'association, Issediken Nassim, non handicapé et universitaire. Les handicapés moteurs de la région viennent chaque jour dans ce centre pour y passer des moments, voire des heures, nonobstant l'absence totale des moyens de distraction. Fatah, 22 ans, est l'un d'entre eux : « Je viens chaque jour ici et je m'y plais, car j'y retrouve des amis », nous dit-il. TS en informatique au chômage, Fatah a frappé à toutes les portes à la recherche d'un travail. En vain. Le président de l'association ne désespère pas de lui trouver un organisme employeur. En attendant, Fatah perçoit une pension semestrielle de 18 000 DA qu'il juge insuffisante. « Je vis grâce à ma famille », nous dit-il. Selon M. Issediken, 20 dossiers de demande de pension « ont été rejetés » par la DAS. Les bénéficiaires sont au nombre de 50, selon notre interlocuteur qui estime ce nombre dérisoire en déplorant qu'il existe des handicapés qui endurent les pires conditions de vie.