Lors de la réunion du bureau politique, tenue au siège du parti et en présence de la presse, Amar Saadani s'est montré confiant quant au jugement que doit rendre demain la chambre administrative qui doit statuer sur la plainte déposée par ses adversaires. Une plainte qui vise «ceux qui ont déposé la demande» pour la tenue du congrès, mais également «le wali d'Alger accusé d'avoir accordé l'autorisation». «La justice ne me fait pas peur», a déclaré le premier responsable du parti lors de son intervention. D'autant, comme il a tenu à le rappeler, «on est maintenant habitué à ce genre de procédure», faisant référence à la plainte déposée, en 2013, par ceux qui s'opposaient déjà à son élection à la tête du FLN, donnant lieu à un imbroglio judiciaire. Amar Saadani qui aime manier la métaphore a comparé l'effet de cette plainte à «un dos d'âne qui ralentit la course mais qui ne l'arrête pas». «Ils hallucinent s'ils pensent qu'ils sont capables d'empêcher le prochain congrès via une décision de justice», s'est-il écrié. Dans la guerre des déclarations entre les deux parties, Amar Saadani a tenu à répondre aux attaques de Abderrahmane Belayat. Dans son style propre, le secrétaire général a accusé l'ancien membre du bureau politique de s'être arrogé un titre qui n'existe pas : «Belayat se présente comme coordinateur, alors que ce poste n'existe pas dans les statuts du parti.» Pour lui, toute cette agitation autour du congrès est due «à la peur de certains de ne pas être élus» le 28 mai. «Je promets de ne pas supprimer les noms de mes adversaires, élus par la base» a-t-il lancé sur un ton ironique. Le SG du FLN a profité de l'occasion qui lui était offerte pour commenter les informations faisant état du retour de Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti. Pour Saadani, «le FLN ne reviendra pas en arrière, il avance», tout en précisant que l'ancien secrétaire général était toujours membre du comité central. Sur un autre chapitre, le bureau politique d'hier a été une nouvelle fois l'occasion pour le secrétaire général de rappeler sa volonté de rajeunissement des structures du parti. En choisissant comme slogan «Renouvellement et rajeunissement», la direction du parti mène une opération savamment orchestrée pour permettre au SG du FLN une réélection triomphante, lors du congrès. Dans ce jeu de dupes, Amar Saadani annonce un congrès à forte dominante de jeunes et la présence en force de femmes parmi les congressistes. «Si on n'agit pas et qu'on laisse les choses en l'état, les femmes et les jeunes n'auront aucune chance d'être représentés», s'est-il justifié. Mais fort justement une journaliste de la radio publique Chaîne 1 lui rappelait : «Vous parlez de rajeunissement, mais les membres du bureau politique qui vous entourent ne le son pas.»