Selon les vice-présidents de la chambre d'agriculture et de l'association des grandes cultures, les estimations de perte par la céréaliculture à Témouchent avoisineront les 15% en raison du «léger stress hydrique» qui a sévi. Néanmoins, précisent-ils, cette année sera meilleure que l'année passée, la pluviométrie ayant été bien mieux répartie dans le temps: «Les grains n'ont pas suffisamment grossis sur certaines parcelles. Les agriculteurs qui ont pu faire de l'irrigation d'appoint ont pu sauver leur récolte». Interrogés à propos de la fenaison en cours, précoce assurent certains et de surcroit sur fond de spéculation, les deux interlocuteurs contestent: «C'est la période, voyons! Quand aux champs d'orge et de blé qui ont été reconvertis en fourrage, il s'agit de céréales qui, faute de traitements appropriés, ont été envahis par la folle avoine et les mauvaises herbes, ce qui donnera des récoltes que la coopérative CCLS n'acceptera pas». Pour ce qui de la spéculation, elle est le fait d'agriculteurs avisés qui ont vendu le fourrage mis en botte l'année passée en le sortant à point nommé pour le vendre à 800DA la botte aux éleveurs des Hauts Plateaux comme aux producteurs laitiers: «Vous savez, il y a des agriculteurs qui peuvent stocker l'avoine. Ils en achètent au moment opportun lorsque les prix sont au plus bas, disons 250 à 300DA, pour le revendre comme cette année au double au moment de la soudure juste avant la nouvelle fenaison. Il y en a qui ont en acheté pour 2 à 3 millions de DA l'année passée et qui ont empoché lors de la revente plus que le double à raison de 800DA. Là, oui, il y a spéculation. D'ailleurs quand vous voyez un camion immatriculé 46 (w. Témouchent) chargé de bottes, c'est que c'est pour la spéculation». Les deux agriculteurs expliquent encore que les prix ont chuté aussitôt la fenaison ayant débuté et que la conversion des blés et orges soit intervenue: «Néanmoins, le prix des orges et blés reconvertis est moins élevé que celui de l'avoine pure». Pour rappel, à Témouchent, pour 106 714 ha de céréales emblavées, il n'y a eu que 2 671 ha d'avoine alors que le tout fourrage occupe 6 830 ha, ce qui explique quelque peu la tension sur la récolte d'avoine.