La cité Rebbahi Nouar à Souk Ahras ne déroge pas aux règles générales de toutes les autres cités en matière d'insalubrité, de défaillances dans l'aménagement urbain, d'absence de l'éclairage public et de toutes ces carences inhérentes à la gestion approximative des affaires de la cité. Une route faite sous forme d'abîme vous accueille non loin du lycée qui porte le nom de la cité, pour donner sur une pente interminable et des tournants qui donnent vers le néant. Des maisons semi-finies et d'autres qui ressemblent à des bidonvilles cachent mal les disparités existantes dans cette agglomération, née dans le sillage de la politique du provisoire qui dure. Des terrains vagues, des trottoirs engloutis dans le béton, une viabilisation qui laisse à désirer, des rues annexées au profit de quelques maisons et des espaces publics squattés par des constructeurs malintentionnés. Tel est l'essentiel du décor d'un quartier appelé pompeusement par les officiels : cité résidentielle. Rebbahi se distingue, cependant, des autres quartiers par le phénomène des bâtisses inhabitées. La frénésie du bâtiment a donné naissance, deux décennies durant, à des favelas où se nichent les chiens errants et paissent les moutons. «Il nous arrive très souvent de tomber au milieu d'une meute de chiens errants qui ont élu domicile dans les chantiers situés en aval de la cité», a déclaré Abdesselem N., un habitant de longue date qui a affirmé avoir vu, à plusieurs reprises, des serpents venir d'un terrain broussailleux. Ces mêmes habitations, qui attirent des marginaux des quatre coins de la ville, servent de lieu de rencontres pour un bon nombre de jeunes désœuvrés et autres marginaux qui s'adonnent à toutes les dépravations. « Nous sommes face à des malfrats qui n'hésitent pas àentrer par effraction dans des propriétéset les transformer en espaces de débauche », estime L.Madani, un fonctionnaire, victime d'un vol par effraction. Le relief accidenté de la cité, ses chemins sinueux et escarpés, ses ruelles inaccessibles, mais surtout l'absence totale de l'éclairage public dans la majorité du quartier, favorisent bon nombre de fléaux, la création de plusieurs fiefs de délinquance et autres actes répréhensibles. L'apparition de quelques baraques ainsi que des logis de fortune dont la vocation n'est guère rassurante, vient en support à des commerces illicites et un métier vieux comme la terre. Au moins trois élus de l'APC de Souk Ahras, contactés à ce sujet, estiment que la situation n'est guère inquiétante s'agissant des impasses transformées en constructions, que l'apparition d'un nouveau bidonville est l'affaire du wali et que l'éclairage public couvre la cité à 95%.