Le remaniement ministériel opéré jeudi dernier par le président Bouteflika est loin de satisfaire la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune estime que ce remaniement n'obéit à aucune logique. Elle ne comprend pas le maintien au sein du gouvernement de «ministres prédateurs», appartenant à l'oligarchie, allusion faite à Amar Ghoul, alors que d'autres, intègres, «ayant donné le meilleur d'eux-mêmes ont été remerciés, à l'image de Youcef Yousfi». S'exprimant hier à l'ouverture des travaux du bureau politique du PT, la secrétaire générale considère que «ce remaniement reflète les contradictions constantes des décisions politiques au sein du gouvernement». «Certes, ce remaniement relève des prérogatives exclusives du chef de l'Etat. Mais là, on ne comprend pas pourquoi le Président a reconduit au sein de l'Exécutif les corrompus et les voleurs. Maintenir ceux qui ont terni l'image de l'Algérie et ceux qui défendent les oligarques au sein du gouvernement est incompréhensible pour nous», tonne Mme Hanoune. En décortiquant le changement introduit au gouvernement, elle explique que certains ministres ont été écartés pour des raisons de santé, d'autres pour leur implication avérée dans des scandales de corruption. Mais il existe, selon elle, une troisième catégorie : celle des ministres qui ont siphonné les biens de l'Etat et qui ont été repêchés, contre tout attente, pour gérer d'autres portefeuilles. «Nous n'avons rien contre le nouveau ministre, mais Youcef Yousfi est un compatriote, un responsable. Nous avons tous vu et suivi comment il a géré son secteur et comment il a assumé ses décisions», a-t-elle souligné. Elle qualifie son départ de «perte» pour l'Algérie, tout en déplorant la nomination de deux ministres à la tête d'un ministère, en l'occurrence celui des Affaires étrangères. «Nous avons du respect pour les deux ministres, mais il ne faut pas se voiler la face, nous sommes en face d'un problème de bipolarité», a-t-elle relevé.