Il arrive, parfois, à certaines initiatives d'être lancées avec pertinence à un moment où la situation impose l'électrochoc. La banqueroute de l'université et les problèmes multiples dans lesquels est engluée depuis des décennies la population estudiantine, ont certainement besoin d'une refonte ou – à défaut – d'un espace où l'on pourrait, au moins dire toutes ses tares et ses déceptions. Le laboratoire national des jeunes organise en collaboration avec l'université de Souk Ahras et celle de Sakarya en Turquie, les 17, 18 et 19 du mois en cours, un congrès algéro-turc sur la jeunesse. Au menu des conférences sur les préoccupations majeures de cette frange de la société, leurs aspirations et défis dans les deux pays. Ils sont au moins 34 enseignants universitaires conviés à ce rendez-vous à la salle Miloud Tahri. Le droit à l'activité politique, les méfaits de la violence en milieu estudiantin, le chômage, la crise d'identité et l'absence des outils de communication en milieu universitaire, les rapports des jeunes avec la société, le harcèlement sexuel et l'hégémonisme exercé par certains enseignants, la corruption, les formateurs mal formés, sont autant d'axes prévus pour ces journées et qui seront soumis aux débats des participants à cette rencontre. Yacine Khedairia, enseignant universitaire et membre du bureau dudit laboratoire, a déclaré à El Watan : «De telles manifestations jouent en faveur de l'épanouissement de la communauté universitaire et donnent une portée culturelle à l'institution. La présence de ce grand nombre d'enseignants-conférenciers en même temps dénote de l'envergure du rendez-vous et plaide en faveur d'une université capable de renouer avec les débats d'idées».