Dans un communiqué rendu public début mai, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) appelle, par le biais de son sous-directeur général, Laurent Thomas, pour des systèmes alimentaires efficaces en Méditerranée du sud et de l'Est. Rendu public à l'occasion d'une rencontre tenue à Barcelone (Espagne) sur le secteur privé et la sécurité alimentaire dans les pays de la Méditerranée Sud et Est (MSE), le communiqué met en garde contre les risques liés à l'insécurité alimentaire. «Les preuves qui démontrent que les pénuries alimentaires et les hausses des prix des denrées de base sont à l'origine de troubles d'ordre social et politique ancrés dans des revendications politiques plus larges abondent», est-il indiqué dans ledit document. Lequel document rappelle par ailleurs que le «printemps arabe» a commencé dans les zones rurales pauvres, marginalisées et démunies avant de se transposer dans les villes. Une situation considérée comme résultant des conséquences des politiques ayant négligé les investissements dans l'agriculture et le développement rural. «Aujourd'hui, l'agriculture et les systèmes alimentaires dans leur ensemble pourraient représenter une grande partie de la solution en créant des emplois et de la valeur ajoutée, à condition toutefois qu'un environnement propice et des incitations politiques judicieuses soient mis en place», précise la FAO.Pour l'organisation onusienne, tous les pays de la région, à l'exception de la Turquie, ont de grands déficits commerciaux agroalimentaires et qui vont en s'aggravant. Soulignant que l'Algérie et l'Egypte figurent parmi les plus grands importateurs de céréales dans le monde, elle avertit : «Cette dépendance les rend très vulnérables aux fluctuations des cours mondiaux des denrées alimentaires». En guise de solution, la FAO évoque les avantages comparatifs de chaque pays, notamment pour ce qui a trait à la production de fruits, légumes et denrées alimentaires transformées. «Une meilleure intégration des échanges interrégionaux et des systèmes d'importation plus efficaces pourraient renforcer la sécurité alimentaire au double niveau, national et régional», indique encore le communiqué de la FAO dont les prévisions quant à la disponibilité des ressources en eau sont moroses : «Les faibles ressources en eau douce de la région ont diminué de deux tiers au cours des 40 dernières années et devraient régresser de plus de 50% d'ici 2050. La région utilise déjà plus de 85% de la totalité de l'eau douce disponible». D'où la nécessité d'œuvrer pour lutter contre le gaspillage de l'eau et améliorer son efficacité dans le contexte du changement climatique. «Des éléments essentiels pour assurer la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale», conclut la FAO.