Le stress hydrique qui s'accentue d'année en année, notamment dans les régions arides du Sud, suscite des inquiétudes à tous les niveaux. Après les organismes nationaux en charge du secteur de l'hydraulique et les experts en la matière, c'est au tour de la FAO (Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) de réitérer son appel pour une «utilisation efficace des ressources en eau». Dans un communiqué émanant du bureau d'Alger de l'organisation onusienne, il est fait état d'une diminution accélérée ces dernières années des ressources en eaux douces dans l'ensemble de la région du sud de la Méditerranée, dont l'Algérie, et cette tendance est appelée à se poursuivre pour les années à venir. «Les faibles ressources en eau douce de la région ont diminué de deux tiers au cours des 40 dernières années et devraient régresser de plus de 50% d'ici 2050», est-il mentionné dans le document en question publié à l'occasion de la conférence qui vient de se tenir à Barcelone et qui a porté sur la sécurité alimentaire dans les régions du sud et est de la Méditerranée. Se penchant sur l'utilisation des ressources en eau existantes, les experts de la FAO estiment que les pays de la région exploitent actuellement les eaux douces disponibles à plus de 85% de la totalité de leurs potentialités en eau douce. Pour ces derniers, les fortes pressions sur les ressources hydriques dans la région sont dues à la localisation de la majorité des terres agricoles dans les zones arides. Ce qui est le cas de l'Algérie où plus de 30% de la production agricole provient des zones sahariennes du Sud où l'activité agricole est pratiquée exclusivement en irrigué à partir des eaux souterraines de la nappe albienne. En outre, pour ce qui est des ressources foncières, la FAO met en garde également contre la dégradation des sols dans les pays du sud de la Méditerranée où la proportion des terres affectées par ce phénomène est évaluée à 45%. Dans le cas de l'Algérie, la dégradation des terres est favorisée notamment par l'érosion éolienne et la désertification dans les régions sahariennes et les hauts plateaux ainsi que par les pressions démographiques et urbaines dans le Nord.