En été, lorsque les pluies tombent, elles sont abondantes, durent un laps de temps et touchent un périmètre donné. Ce n'est pas par hasard que l'opération militaire israélienne, lancée le 28 juin dans la bande de Ghaza a été dénommée « Pluies d'été ». Au cours de cette agression sanglante où 150 Palestiniens ont été tués et plus de 400 autres ont été blessés, on assiste à des attaques concentrées de la machine de guerre de l'Etat hébreu, touchant, à chaque fois, un secteur différent de la bande de Ghaza. Des noms de localités palestiniennes telles Beït Lahia, Beït Hanoune, El Aatatra, cité El Nada, Jabalia, Chedjaiya, Maghazi, Khan Younès, Raffah pour ne citer que celles-ci, plusieurs fois, théâtre d'atrocités israéliennes, sont devenus familiers, même pour ceux qui n'ont jamais mis les pieds en Palestine. Chacune de ces localités, et bien d'autres encore, a vécu ses multiples drames, car la fin des événements dans l'une d'elles ne veut pas dire qu'à l'avenir, elle sera à l'abri d'autres agressions. Lundi, c'était El Aatatra et la cité El Nada où 6 Palestiniens dont une fillette de 5 ans ont été tués. Mardi, un enfant de 12 ans a été tué, alors que sa sœur de 16 ans et son père ont été blessés par balles à l'est de Khan Younès. Mercredi, c'était le tour de la région de Jabalia et de Chedjaiya, où le bilan d'une nouvelle incursion israélienne, ayant duré plus de 48 heures fait état de 30 morts dont plusieurs enfants et près de 100 blessés. Des sources hospitalières nous ont indiqué que l'état de santé des 7 blessés est particulièrement inquiétant. Parmi eux, un cameraman de la télévision palestinienne qui émettait, en direct, depuis le secteur envahi par l'armée israélienne. Quant aux morts, selon les mêmes sources, leur corps atteint par des éclats d'obus de chars et de roquettes air-sol, étaient déchiquetés et calcinés. Une fillette de 5 ans a été tuée le premier jour. Une maman et ses deux filles, âgées de 8 mois et de 8 ans, sont mortes à l'intérieur de leur maison touchée par un obus de chars. Une vieille femme de 75 ans figure aussi parmi les victimes tombées jeudi, alors qu'un enfant de 12, atteint d'une balle dans la tête, a été tué au cours du retrait des troupes israéliennes, hier, aux première heures. Ces forces ont laissé derrière elles, des morts, des blessés, des terres agricoles dévastées, des canalisations d'eau éventrées, des puits détruits, asphalte retourné... C'est donc cela les pluies d'été israéliennes, des crimes à répétition aussi sanglants et aussi meurtriers les uns que les autres, visant seulement à casser la volonté de résistance des Palestiniens, et non pas la libération du caporal Shalit ou l'arrêt du lancement des roquettes artisanales de tomber en territoire israélien, comme annonce officiellement Israël, l'état qui occupe la terre palestinienne, assure d'une protection américaine sans faille, tue en toute quiétude, sans faire de distinction entre civil et militaire, femme et homme, enfant et personne âgée. Actuellement, aucun ne peux prédire la fin de ce cauchemar. Sur le plan politique, la secrétaire d'Etat Américaine, Condoleeza Rice, en visite mardi à Ramallah où la plupart des magasins ont baissé rideaux, en signe de protestation contre sa présence en terre palestinienne, fut accueilli par des centaines de manifestants en colère à cause de l'agression israélienne contre la Palestine et le Liban. Ils ont été empêchés par les forces de l'ordre de se diriger vers la mouqataâ, lieu de rencontre avec le président Mahmoud Abbas. « Même au moment où nous travaillons à la résolution de la situation au Liban, nous devons rester concentrés sur ce qui se passe ici, dans les territoires palestiniens (...) Sur notre désir de revenir (...) à la vision de deux Etats vivant en paix l'un à côté de l'autre », a-t-elle dit lors d'une conférence de presse, des paroles peu crédibles, qui ne concordent nullement avec les événements vécus chaque jour sur le terrain. Quant au sort du caporal Shalit, le président Mahmoud Abbas en visite à Rome s'est voulu optimiste en annonçant : « J'espère qu'il est en bonne santé et qu'il pourra retourner rapidement dans sa famille ». La branche armée du Hamas a démenti l'information.