Nouveau rebondissement dans une guerre d'usure opposant depuis plusieurs mois le secrétaire général du FLN au vice-président de l'APN. Des députés FLN ont décidé de constituer un groupe «politique» au sein du parti. Ce petit jeu sémantique leur permet de continuer de faire partie du groupe parlementaire FLN tout en s'opposant à la direction actuelle. Pourquoi cette solution ? Parce que la création d'un nouveau groupe à l'Assemblée populaire nationale (APN) les contraindrait à démissionner du FLN en application du règlement intérieur. Dans une déclaration non signée, le groupe – présidé par Youcef Nahat (député de Chlef) secondé par Abderrahmane Bousbaa (député de Constantine) – énumère les raisons qui ont poussé à installer cette dissidence. Pour les députés contestataires, cette décision a été prise à la suite de la «déliquescence planifiée du parti» et de l'entêtement de la direction actuelle à vouloir «étouffer les fondements démocratiques adoptés par le peuple et soutenus par le président de la République». Eux aussi s'en remettent au président de la République pour qu'il «mette fin à la situation que traverse le parti». Le groupe, qui revendique «91 signataires», se refuse pour l'heure à en dévoiler les noms et promet d'en publier la liste dans les prochains jours, d'autant qu'elle est toujours ouverte. «Pour ceux qui nous accusent de gonfler nos chiffres, nous leur prouverons que nous ne mentons pas», déclare un député, membre du nouveau groupe. Joint par téléphone Mouad Bouchareb (député de Sétif et vice-président de l'APN) précise que cette décision a été prise pour manifester «le refus des députés de cautionner la manière avec laquelle Saadani prépare le 10e congrès». Le dernier remaniement ministériel a accéléré la scission au sein du parti. La nomination de Tahar Khawa (président du groupe FLN) comme ministre des Relations avec le Parlement et son remplacement par Mohamed Djemai a précipité la dissidence. Le député de Tébessa, qui a déjà occupé le poste en 2012, quand Abdelaziz Belkhadem dirigeait le FLN, est rejeté par une partie des députés. L'homme d'affaires qui a toujours affiché son pouvoir n'a jamais caché son ambition d'occuper un jour une haute fonction. D'ailleurs, à l'APN, on susurre que le nouveau président du groupe parlementaire a longtemps activé ses relais pour obtenir un poste ministériel lors du dernier remaniement. Ce nouvel épisode marque également l'ultime rebondissement d'une guerre d'usure opposant depuis plusieurs mois le secrétaire général du FLN au vice-président de l'APN, Mouad Bouchareb. Amar Saadani avait décidé d'exclure le député de Sétif du FLN pour demander son départ du poste de vice-président. Mais face à la résistance de ce dernier, le secrétaire général du FLN a «actionné» des députés du parti pour enjoindre le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, à appliquer sa décision. Résultat : le bureau de l'APN n'a pas pu se réunir pendant plus d'un mois, empêchant plusieurs lois d'être programmées.