Le feuilleton de l'été du Mouvement démocratique et social (MDS), dont les acteurs principaux qui l'animent ont pour nom Ahmed Méliani et Ali Hocine, ne semble pas près de connaître un happy end. Bien au contraire. L'actuel secrétaire général, qui croyait en avoir fini avec ses adversaires en abattant dernièrement sa sentence sous forme d'une radiation pure et simple des rangs du parti, vient d'être rappelé à l'ordre. Dans un long communiqué rendu public hier, Ali Hocine et ses deux camarades, au propre et au figuré, Yacine Téguia et Hamid Ferhi, s'étonnent de la mesure qui les frappe et se disent déterminés à ne pas se laisser intimider par un « pseudo conseil national ». Méthodiquement, les « exclus » démontent point par point les griefs retenus contre eux. A commencer par ce fameux conseil national qui a tranché leur sort le 31 août dernier et auquel ils avaient été convoqués pour « comparaître devant le conseil de discipline » avec comme chef d'inculpation « le reniement de la ligne et le non-respect des statuts du parti ». Hocine Ali et ses amis n'ont, bien sûr, pas assisté à ce conseil « convoqué par six membres du bureau national » et qui plus est, est « boycotté à leurs dires par la majorité des membres légitimes du conseil » via une pétition dans laquelle il ont « rejeté catégoriquement les décisions prises de manière unilatérale par six membres du bureau national, le 21 avril dernier ». Le trio formé par Hocine Ali se demande pourquoi l'actuel SG, Ahmed Méliani, n'a pas rendu publique la liste des membres qui ont assisté à ce conseil national, « transformé en tribunal ». « Il ne le fera pas parce qu'il dévoilerait le caractère, non pas dramatique, mais grotesque de ce qu'il appelle conseil national. Il serait obligé de reconnaître l'échec d'une démarche qui se situe en porte-à-faux avec l'esprit et les statuts du MDS. » La réconciliation version MDS Les rédacteurs du communiqué enfoncent un peu plus Ahmed Méliani, en lui demandant de s'expliquer devant l'opinion publique sur la présence, « pendant 24 heures, d'un policer en tenue à l'intérieur du siège du mouvement, auquel il a fait appel après avoir décidé de retirer aux étudiants militants le local qu'ils occupent au siège ». Il y est également reproché à l'actuel SG d'avoir « fracturé l'armoire contenant les effets personnels du SG par intérim, Hocine Ali, ainsi que celle de la fédération d'Alger ». Sur un autre registre, de fond celui-là, les camarades de Hocine Ali relèvent, « paradoxalement », que la sentence prononcée par Méliani — leur exclusion — ne porte pas sur le contenu du débat, mais « il réduit la question à son aspect organique ». Pour eux, le fait que le conseil national ait été « massivement boycotté » est en soit un signe de « désapprobation politique ». Ils en veulent pour preuve « l'échec des tentatives de destitution du SG par intérim… et de la délégitimation du congrès qui se prépare pour la fin septembre ». Or, regrettent Hocine Ali et ses camarades, « la préparation de ce congrès aurait pu être l'occasion d'un débat d'idées serein, sanctionné par le choix souverain des militants ». Ne voulant manifestement pas fermer la porte de la « réconciliation », les partisans de Hocine Ali soulignent qu'« il n'est pas trop tard pour accepter une confrontation démocratique qui permettrait aussi bien de régler la crise au sein du MDS que de participer à éclairer la société ». Ceci d'autant plus que la situation politique nationale « exige, non seulement de resserrer les rangs du MDS, mais ceux de l'ensemble des démocrates… » Mais en attendant le feed-back de l'aile Ahmed Méliani, le feuilleton du MDS roule sur deux scénarios : un congrès à la fin de ce mois pour les uns, et un autre les 21 et 22 décembre pour les autres. Et rien ne dit qu'il n'y aura pas de rebondissements…