Dans un climat morose caractérisé par une concurrence entre opérateurs et surtout entre produits de qualités différentes, jugée à plus d'un titre déloyale du fait de la différence dans la qualité des produits, les producteurs publics traditionnel de la région et d'autres wilayas du pays - avec une réelle maîtrise de l'activité – subissent une érosion de leur chiffre d'affaires alors qu'ils proposent des produits jugés de bien meilleure qualité, en poids et mesures réglementaires et ayant prouvés leurs efficacité. C'est dans ce contexte qu'une journée «Portes ouvertes sur le liège et l'étanchéité» a été organisée, mardi 26 mai 2015 à la cité administrative par la direction de l'industrie et des mines en collaboration avec l'entreprise publique Jijel Liège Etanchéité (JLE), l'héritière de l'ex- ENL, filiale du groupe EAGR (entreprise Entreprise Algérienne de Génie Rural). Les interventions ont débuté avec la communication du représentant du groupe EAGR qui a affirmé que cette initiative vise à «faire connaitre l'entreprise et la revitaliser», insistant sur son accompagnement pour pouvoir assurer des débouchés à ses produits. Il précisera que son groupe dispose de 70% du plan de charge, relatif aux travaux forestiers et du génie rural, avant de vanter les mérites du liège comme produit isolant éternel contrairement au polystyrène qui disparait après une dizaine d'années argumentera-t-il. Pour sa part, le directeur de l'industrie et des mines a brossé un tableau de la situation de ce secteur en affirmant par ailleurs que la wilaya de Jijel «dispose d'une subéraie de 45000 hectares avait une production de 25000 quintaux annuellement, soit 20% de la récolte nationale» mais regrettera qu'en 2012 la production ait chuté à 5300 quintaux. Pour les investissements, il indiquera que sur 34 dossiers traités par le Calpiref, 7 concernent des unités de transformation du liège. Représentant l'Apw, le Dr Zenir, appellera à «utiliser cet atout qu'est la couverture forestière unique de la région pour créer de la richesse et stabiliser les populations sur place». A son tour le PDG de la Spa JLE, Mohamed Koubi, affirmera que son entreprise a décidé de sortir pour se faire connaitre ses atouts et ses produits. Il retracera lui aussi l'évolution de son entreprise avant d'arriver à juillet 2014 lorsque la diversification s'est imposée avec le lancement des travaux de pose de bandes d'étanchéité. Il remarquera qu'avec la floraison de producteurs, la protection des parts de marché est devenue un souci de tous les jours qui nécessite des efforts précisant que 73% du potentiel en matière de liège se trouve dans la région Est du pays. Une situation redressable Il regrettera lui aussi le déclin de la production de liège en Algérie dont les prévisions pour 2015 tournent autour de 60200 quintaux contre 150000 qx au début des années 90 et 450000 qx à la fin des années 50. Mais pour le PDG de JLE, le tableau n'est pas totalement noir puisqu'il juge que la situation peut être redressée. Il citera comme causes de ce déclin les incendies, le vieillissement de la subéraie, la gestion défaillante de ce patrimoine et bien sur la pression de l'homme. Sur les contraintes que vit l'entreprise qui travaille avec une seule équipe, il citera la pléthore des effectifs, l'endettement. Mus par un rapport affectif avec ce produit, JLE espère voir les pouvoirs publics imposé une mise en œuvre de l'étanchéité avec des produits de qualité qui dans les établissements publics. M. Koubi affirmera que ses produits obéissent à des normes strictes de production. «Nous sommes un peu plus cher que la concurrence» dira-t-il mais il précisera que le «feutre 36S fait réellement 18 kg de bitume et non moins de 18 kg, et c'est là que font des économies». Le respect des dosages est assurément à l'entendre parler, le maillon faible auquel les pouvoirs publics doivent s'intéresser. Plus encore, avancera-t-il, certains produits ne peuvent assurer la garantie décennale, alors qu'avec le liège et les produits conformes de JLE une étanchéité peut résister entre 15 et 30 ans, contre 3 à 4 années avec les produits douteux et moins chers.