Désormais, les affaires de la ville de Constantine ne se gèrent plus dans l'enceinte de l'APC mais dans la rue. A coup de déclarations, voire communiqués interposées, le maire, Seifeddine Rihani et plusieurs élus, de même obédience, le FLN s'entend, lavent publiquement leur linge sale. La dernière sortie tambour battant des locataires de l'hôtel de ville, s'est faite, jeudi dernier, lors de la deuxième session ordinaire de l'assemblée. C'était une véritable passe d'armes entre pro et anti Rihani, combien même les deux camps y siègent sous la bannière FLN. Beaucoup de noms d'oiseaux fusèrent lors de ce rendez-vous républicain, censé ouvrir plusieurs dossiers, de forte importance pour les administrés. Mais au lieu d'entériner l'ordre du jour, c'était un débat houleux qui a pris le dessus. Le fer a été croisé entre l'élu Moudir Barka, le maire et quelques rares élus, encore fidèles à ce dernier. L'hémicycle a failli se transformer en arène n'était l'intervention de l'assistance. La confrontation verbale a, quant à elle, jeté plusieurs pavés dans la mare. L'élu Barka a lancé une foultitude d'accusations à l'endroit du maire, le mettant en cause dans plusieurs dossiers dont la mauvaise gestion, licenciements abusifs, falsifications….etc. Et le maire de tenter de minimiser les propos de son adversaire en les qualifiant d'allégation et en donnant sa version à la presse. Mais au-delà de ses échanges musclés, le mal est profond au sein du collège élu de la municipalité du vieux Rocher. Les querelles de chapelles, si elles ont été tues pendant des années, ressurgissent aujourd'hui en plein jour. Depuis son élection en 2012, l'auguste APC de Constantine s'est illustrée par une gestion à sens unique et unilatéral, aurions- nous appris, trois années plus tard par quelques élus frondeurs. Le maire Rihani, très proche du mouhafedh FLN de l'époque, en l'occurrence Idriss Meghraoui, a été sans illusion coopté à ce poste. Une fois la mais mise de Amar Saadani sur le vieux parti, la donne a changé. Un renversement de vapeurs s'est opéré et les proches de Abdelaziz Belkhadem seront écartés dont le mouhafedh en question. VERS UNE IMPLOSION Ce qui a été présenté comme étant une ascension démocratique via le suffrage universel au niveau de la troisième ville du pays est tard décriée. Les langues se sont déliées pour mettre au pilori le P/APC à cause de sa gestion des affaires publiques. El watan s'est fait l'écho de plusieurs épisodes de la vie municipale, relatés par quelques élus et étayés par des documents. Aujourd'hui, le maire est de plus en plus contesté au sein de son groupe à l'assemblée. Les révélations faites par ses opposants, relayées dans les colonnes d'El Watan aux fins d'éclairer l'opinion publique ont mis à nu la nature d'un système de gestion imposé. Ils déposeront à son encontre deux plaintes. La première concerne l'octroi de façon illégale d'un terrain communal pour la construction de 32 villas promotionnelles. La seconde est liée à un faux et usage de faux dans les P.V. de délibérations de l'assemblée. Mais depuis plusieurs semaines, ces mêmes élus qui ont réussi à lever la Chappe de plomb qui couvrait l'hôtel de ville ne veulent plus rester dans l'expectative. Ils multiplient les déclarations, voire les actions. Le siège de la commune s'est transformé,lors de la dernière session, en véritable ring. Au lendemain, une session extraordinaire sera organisée sur les chapeaux de roues pour «corriger» l'élu frondeur. Un crime de lèse majesté dont la sanction se veut exemplaire. Sursoir le statut d'élu de Moudir Barka remettra-t-il à plat les dissensions au sein de l'assemblée communale ? Aucune certitude car l'homogénéité de façade a visiblement volé en éclat depuis le début de l'année. Le maire est davantage isolé au sein de sa propre formation. Son ultime soutien est puisé auprès des autres partis politiques composant l'APC…mais jusqu'à quand ?