L'un des précurseurs les plus actifs du Mouvement de libération nationale, le chahid Fernane Hanafi, sera au cœur de nombreuses actions commémoratives concoctées à sa glorieuse attention par l'économiste Djamila Fernane, nièce du martyr, avec le concours de nombreuses institutions de la région (APC de Larbaâ Nath Irathen, Musée régional du moudjahid, hôpital psychiatrique et CHU de Tizi Ouzou, Institut national de l'hôtellerie et du tourisme et l'association Tagrawla 54-62) et la participation d'emblématiques héros de la Révolution algérienne tels que Amar Dris, Djeffel Hcène dit Akhli, Ferhani Amar, Ali Yahia Abdennour, Mohand Saïd Mazouzi, Arezki Basta, Belhout Eldjouhar, qui ont contribué, par leurs précieux témoignages, à retracer le glorieux parcours de ce résistant hors du commun qui avait joué avec brio le rôle central et particulièrement périlleux d'agent de liaison de la Kabylie insurgée plusieurs années avant le déclenchement, en novembre 1954, de la lutte de Libération nationale. Outre les divers événements marquant le 60e anniversaire de la mort du chahid (inauguration dans l'enceinte de l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi, d'une fresque à la mémoire du chahid, d'une stèle à son effigie érigée à Larbaâ Nath Irathen à l'initiative du maire de cette commune, ainsi qu'une série de conférences-débats animées, notamment, par Ali Yahia Abdennour et Aït Ahmed Ouali, etc.) qui ponctueront les trois journées commémoratives (les 4, 5 et 6 juin 2015), c'est le film documentaire retraçant l'admirable parcours de ce résistant de la première heure qui retiendra très certainement l'attention du plus grand nombre des présents à la cérémonie. Le film, d'une durée de 52 minutes, produit par Djamila Fernane, proche parente du chahid, réalisé par l'écrivain et cinéaste Moussa Tertag, qui a connu une notoriété avec le film Les Ennemis de la vie, retrace avec force détails extraits d'archives et de témoignages inédits la vie particulièrement active de ce primo résistant, mortellement blessé le 18 mai 1955 au cours d'un accrochage avec la police coloniale à Alger, plus précisément, au chemin Vauban (Belcourt) qui porte aujourd'hui son nom. Il succomba à ses blessures deux jours après à Chebli, où il a été clandestinement enterré, selon des témoignages dignes de foi. Le film documentaire qui tente, autant que possible, de retracer le parcours atypique de Fernane Hanafi, depuis sa naissance en 1920 à El Kantra, à proximité de Larbaâ Nath Irathen, jusqu'à sa mort le 20 mai 1955, met en relief le militantisme précoce du chahid. Il prit le maquis dès les années 1940. Sa proximité avec les grands leaders historiques comme Krim Belkacem, Amar Ouamrane et Abane Ramdane, sa force de convaincre le commun des citoyens à rallier la cause nationale, le rôle central qu'il a joué au sein du PPA-MTLD, notamment durant la crise antiberbère de 1949, ainsi que, bien entendu, la préparation et le déclenchement de la lutte de Libération nationale le 1er Novembre 1954, nous apprend Djamila Fernane. Son souci est, nous confie-t-elle, de restituer, par l'image et le son, le plus large éventail possible de la courte mais intense vie du chahid, mort au champ d'honneur à l'âge de 35 ans.