Le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) planche sur l'élaboration d'un réseau d'alerte rapide et une cartographie «officielle détaillée» pour évaluer les dangers des séismes en Algérie, a révélé jeudi cet organisme scientifique. La cartographie portera «en détail» sur toutes les wilayas du pays, en particulier celles situées au Nord, région la plus exposée aux séismes en Algérie, a indiqué le directeur du centre, Chaouech Yelles, dans un exposé présenté à l'occasion de la visite d'inspection du ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, au centre, rapporte l'APS. L'intensité de l'activité sismique en Algérie «est faible, mais peut parfois être forte», a indiqué M. Yelles, ajoutant qu'après le séisme d'El Asnam (Chlef actuellement) en 1980, d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter, trois tremblements de terre de forte intensité ont été enregistrés, dont celui de Boumerdès, en 2003, de magnitude 6,8 degrés. Le directeur du Craag estime que le séisme de Boumerdès pourrait être à l'origine des secousses qui frappent de temps à autre Alger et ses environs, s'appuyant dans ce constat sur son impact sur le mouvement des plaques tectoniques dans la région, selon les recherches réalisées par le Craag dans ce sens. Signalons que le séisme de Boumerdès a nécessité la révision du Règlement parasismique algérien (RPA). REVISION DU RÈGLEMENT PARASISMIQUE ALGERIEN Datant de 1981, le document, conçu par le Centre de génie sismique (CGS), a été révisé en 2003. Plusieurs réunions du Craag et du CGS n'ont pas permis à ce jour de réétudier le règlement qui engage tous les partenaires de l'habitat (CTC, CGS, BET, etc.). Des «frictions» sur les données sismiques empêcheraient l'adoption du nouveau règlement, nous apprend une source au ministère de l'Habitat. Selon notre source, le Craag maintiendrait sa position concernant ces données. «Le Craag déclare qu'il est le seul habilité à l'échelle nationale à récolter ce genre de données et que le CGS, pourtant doté d'importants moyens et capacités techniques, piétine ses plates-bandes. Il y a en quelque sorte un conflit de leadership entre le ministère de l'Intérieur, dont dépend le Craag, et le CGS, qui dépend de celui de l'Habitat», précise-t-on. Des ingénieurs-chercheurs du CGS ont exprimé, ajoute la source, leur «désapprobation» au sujet de la commission technique permanente. «La composante doit être revue en urgence. Il y aurait eu à ce jour 56 réunions de cette commission et le RPA n'a toujours pas vu le jour. Faut-il encore rappeler que pour chaque réunion ces gens sont payés 3000 DA», précise-t-on.