Mémoire n Il s'agit de tirer les leçons du séisme qui a frappé le 21 mai 2003 Boumerdès et qui a fait 2 300 morts. Les Règles parasismiques algériennes (RPA) connaîtront prochainement une nouvelle révision à même de les adapter aux nouvelles exigences du domaine de la construction. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme lors de l'ouverture de la rencontre nationale sur la révision des règles parasismiques algériennes. 1 200 participants ont pris part à cette rencontre qui coïncide avec la commémoration du 30e anniversaire du séisme qui a frappé la wilaya de Chlef le 10 octobre 1980. De magnitude 7,2 degrés sur l'échelle de Richter, ce séisme avait fait 3 000 morts, plus de 8 000 blessés et environ 500 000 sinistrés. «Ce tremblement de terre constitue un souvenir très douloureux et il nous a permis de lancer la réflexion sur la nécessité d'adopter des RPA en Algérie, pays situé dans une zone caractérisée par une intense activité sismique», a souligné M. Moussa. Cette révision, cinquième du genre après l'adoption en 1981 des premières RPA, permettra de tirer les leçons du séisme qui a frappé le 21 mai 2003 Boumerdès et qui a fait 2 300 morts. «Il est très important de réviser les règles parasismiques afin de profiter des expériences de la gestion de chaque séisme», a précisé le ministre. C'est au Centre national de recherches appliquées en génie parasismique (CGS), avec la collaboration d'universitaires, qu'a été confiée l'élaboration du projet des RPA 2010, lequel prendra en charge toutes les expériences nationales précédentes mais aussi les expériences internationales en matière des constructions parasismiques, notamment les expériences américaines et japonaises. «Les RPA 2010 devront, par ailleurs, assurer une meilleure qualité des habitations et autres structures inscrites dans le cadre du Programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014)», a ajouté M. Moussa. Interrogé sur la réhabilitation du vieux bâti, le ministre a indiqué qu'il est plus solide que le nouveau bâti s'il est bien entretenu. «Avec le temps, le béton devient de plus en plus solide, à condition qu'il soit bien entretenu. Ainsi, il ne faut pas laisser les infiltrations de l'eau éroder le béton», a-t-il expliqué. Dans ce contexte, M. Moussa a mis en exergue l'importance du rôle des propriétaires dans l'entretien de leurs constructions. Le ministre a souligné également le manque flagrant de spécialistes en réhabilitation. Ainsi, tous les travaux d'entretien et de réhabilitation sont assurés par des entrepreneurs privés qui ne sont pas qualifiés pour effectuer ce genre de travail qui nécessite beaucoup d'art et de technique afin d'accomplir le travail convenablement. Absence de la culture sismique Interrogé sur l'absence d'une culture sismique au sein de la société algérienne, alors que notre pays est situé dans une zone sismique très active, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a indiqué que la Protection civile et le contrôle technique des constructions ont notamment mené des campagnes de sensibilisation au bénéfice des enfants. Ces deux institutions apprennent aux enfants comment se comporter lors d'un séisme car de plus en plus de dégâts sont enregistrés à cause de l'affolement des gens qui se jettent, dans certains cas, par les fenêtres ou les balcons pour échapper à la mort, alors qu'ils devraient avoir du sang-froid lors de catastrophes naturelles, de manière générale, et de séismes en particulier.