SOS Racisme, le MRAP s'élèvent contre une enquête que compte réaliser prochainement l'Institut français d'études démographiques pour le compte du ministère de l'Education. Selon ces organisations, cette étude ne fera que creuser davantage le fossé entre communautés. Le ministère de l'Education « n'a jamais servi à combattre la discrimination raciale mais toujours à l'amplifier », estiment-elles. Des démographes, comme Patrick Simon, de l'Ined, ou le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, se sont en revanche prononcés en faveur d'un « comptage ethnique », affirmant vouloir ainsi lutter contre les discriminations, suscitant ainsi la polémique en cette rentrée politique en France. En dépit des contestations, le ministère français de l'Intérieur a toutefois donné son feu vert à l'enquête intitulée « L'intégration des secondes générations en Europe ». Selon l'hebdomadaire l'Express, l'enquête portera sur les caractéristiques socio-démographiques, la situation familiale et professionnelle, les conditions de logement, la sociabilité, les revenus, les pratiques linguistiques et culturelles, les éventuels cas de discrimination ou bien encore les rapports à la religion. La Commission nationale de l'informatique et des libertés, pourtant tatillonne sur les questions des libertés, a fait valoir son « intérêt public », en approuvant l'enquête. Elle s'engage d'ores et déjà à délivrer des « données statistiques utiles à la mise en œuvre de politiques d'intégration ». L'arrêté, publié dimanche au Journal officiel, précise notamment que « l'Ined et ses partenaires sont seuls destinataires des informations recueillies ». Pourtant, l'article 8 de la loi informatique et libertés (6 janvier 1978) interdit « de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques ».