Chantiers à l'abandon, routes impraticables, trottoirs défoncés, insécurité et une pollution à grande échelle. C'est ce qui caractérise actuellement la cité Sakiet Sidi Youcef (Ex-Bum), située sur le boulevard de l'ALN. Laïb Mohamed, le président de l'association de quartier exprime à ce titre le ras-le-bol des habitants de la partie nord de la cité, regroupés en association baptisée «Bon voisinage et civisme». Ces derniers s'indignent parce que rien n'a été fait pour leur cité, malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des services de la commune et de la direction de l'environnement, mais toutes leurs requêtes sont restées sans suite à ce jour. Ils sont unanimes à déplorer la saleté et le laisser-aller dans lesquels est confinée leur cité. «Notre principale préoccupation concerne le chantier d'un centre commercial mitoyen à notre cité. Les travaux qui ont débuté en 1997 ont été abandonnés avant l'achèvement du projet, dont le permis de construire a expiré en 2013, laissant le chantier en plan», explique le président de l'association. Situé sur un terrain accidenté formant une excavation, le chantier s'est transformé au cours des années en un immense étang large de 30 m où stagnent les eaux de pluie et celles provenant des fuites du réseau AEP qui ont également occasionné des dommages aux réseaux divers, notamment téléphonique desservant le quartier. Des promesses non tenues Le président de l'association de quartier évoque aussi le cas du bidonville Brighet situé en amont de la cité, près de l'école primaire Benayache Omar, qui a été évacué en 2013, sans que les autorités ne le démolissent entièrement. «Les quelques bâtisses, laissées en l'état, sont squattés quotidiennement par des voyous, ce qui leur fait craindre le pire du fait de la proximité de ce lieu avec l'école», témoignent les habitants. Désabusés par les innombrables promesses jamais tenues par les autorités, les résidents, organisés en association se démènent seuls pour régler leurs problèmes. Ces derniers sont nombreux, notamment l'insécurité, l'éclairage public défaillant, les parkings et décharges sauvages et l'incivisme de certains commerçants. Les représentants de l'association évoquent le comportement d'un commerçant ayant ouvert un café-restaurant près du tribunal de Ziadia, sans raccorder la conduite d'évacuation des eaux usées de son magasin au réseau existant, pour laisser celles-ci se déverser plus bas dans la cité. Le président de l'association dénonce par ailleurs les agissements d'un entrepreneur chargé des travaux de décapage d'un lotissement situé en face de la mosquée Abdelaziz, lequel serait, selon les habitants, en train de se débarrasser des déblais de son chantier en contrebas de leur cité sur les berges d'Oued El Had.