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«La lutte biologique, une alternative...»
Khaled Moumen. DG de l'Institut national de protection des végétaux
Publié dans El Watan le 03 - 06 - 2015

- Depuis des années, on évoque régulièrement dans le monde les effets nocifs des pesticides sur la santé. La population générale est directement confrontée à ces produits dans l'alimentation. Peut-on dire que le danger pèse réellement sur les Algériens ?
Le traitement des cultures avec les pesticides répond à des conditions d'utilisation très rigoureuses. Il faut savoir que ce traitement n'est pas systématique. Les conditions sont claires est connues, selon les recommandations internationales (index des produits phytosanitaires et conventions internationales).
Trois paramètres favorisent l'utilisation de ce ces pesticides, à savoir la présence d'insectes ou de maladies à un taux élevé, les conditions météorologiques et le stade phrénologique de la plante, c'est-à-dire la prédisposions de la plante à avoir une maladie. Sans ces conditions, il n'est pas obligatoire d'utiliser ces produits qui sont, il faut le rappeler, couteux et leur acquisition est aussi très réglementée.
Tous les produits phytosanitaires à usage agricole doivent faire l'objet d'une homologation préalable délivrée par l'autorité phytosanitaire (direction de la protection des végétaux et des contrôles techniques, DPVCT). Seules les variétés homologuées et inscrites au catalogue officiel des variétés sont autorisés à être produites, multipliées, importées, exportées, distribuées et commercialisées (art. 17 de la loi du 6 février 2005).
La commission d'évaluation ne peut retenir un produit et l'homologuer pour être commercialisé que sur la base d'un dossier de toxicologie et son homologation n'intervient que deux à trois années plus tard, une fois testé sur le terrain. Une fois homologué, le ministère de l'Agriculture délivre l'autorisation d'importation après étude du dossier et des échantillons, analysés par la suite au laboratoire de l'INPV pour conformité et qualité et pour vérifier certains paramètres physico-cliniques, pour délivrer à la fin un certificat de conformité.
Lequel sera vérifié par l'inspecteur phytosanitaire pour la libration du produit. Les utilisateurs de ces produits (grainetiers) doivent être soutenus, comme prévu par la loi par un ingénieur agronome mais ce n'est pas toujours le cas. Les mesures réglementaires pour l'acquisition et l'utilisation de ces produits sont telles que ce n'est pas tous les agriculteurs qui ont accès. Nos fruits et légumes ne présentent pas pour autant, me semble-t-il, des taux élevés de résidus de pesticides. Ce qui présente un risque faible de contamination.
- Selon des témoignages, certains agriculteurs qui recherchent le gain ne respectent aucune mesure dans l'utilisation de ces produits, encore moins les délais avant la récolte fixés par la réglementation. Qu'en pensez-vous ?
Effectivement, certains recherchent le gain et pensent qu'en utilisant plus de produits, on obtient une meilleure récolte. Cela est faux. Comme certains ne respectent pas les délais avant récolte fixé de 8 à 15 jours, surtout en raison de la flambée des prix des fruits et légumes. D'autres, par contre, n'ont pas accès à ces produits vu leur coût et les conditions d'acquisition. Cependant, une catégorie d'agriculteurs bien informés et avec un certain niveau d'instruction sont consciencieux et respectent à la lettre les conseils et recommandations.
- Qui veille et contrôle alors le respect de ces bonnes pratiques d'utilisation et de précaution ?
Le traitement d'une culture, qu'il soit curatif ou préventif, ne peut être engagé que lorsque le seuil de nuisibilité est identité. Cela est suivi de l'élaboration d'un avis de traitement à tous les acteurs, avec des tous les conseils des techniciens spécialisés. Il faut savoir que si les mesures ne sont pas appliquées rigoureusement, cela entrave le bon traitement des cultures. Il arrive que des agriculteurs traitent plus d'une dizaine de fois le pommier durant le cycle estival, alors que normalement on ne doit pas dépasser quatre traitements pour une culture.
Pour justement veiller au respect de toutes ces mesures de précaution, des inspections phytosanitaires sont organisées à travers le pays par les stations régionales qui insistent justement sur les précautions d'emploi de ces produits et le respect des normes. Des campagnes de sensibilisation et la distribution de dépliants sont organisées aux profits des agriculteurs. Cela concerne les mesures à prendre en tant que manipulateur de ces produits avec l'obligation de porter des gants, un masque et une combinaison lors du traitement.
Comme il est aussi recommandé de contrôler le réglage du pulvérisateur afin d'optimiser la qualité du traitement phytosanitaire et minimiser l'impact sur l'environnement. Le réseau de veille phytosanitaire couvre le territoire national pour toutes les cultures ; il est constitué de 800 postes d'observation auxquels sont affectés 1800 cadres. Notre institut assure justement la veille phytosanitaire nationale à travers le contrôle des produits agricoles, le traitement des fléaux, la veille de proximité et la modernisation des techniques de protection des cultures, en privilégiant les solutions qui respectent l'environnement.
- Mais les pesticides se retrouvent aujourd'hui partout dans l'environnement : air, eau, sol et produits alimentaires. Y a-t-il un moyen de réduire l'utilisation des pesticides ?
Nous sommes effectivement soucieux de la préservation de l'homme et de l'environnement. C'est pourquoi nous veillons au développement et à la modernisation des techniques de protection phytosanitaires en allant vers une agriculture biologique. Il sera question d'une lutte culturale avant la culture. Ce sera plutôt une lutte biologique qui sera menée à travers des insectes et des champignons contre d'autres insectes.
Face aux dégâts causés par la mineuse de la tomate en 2008, les agriculteurs étaient contraints d'utiliser les insecticides et de multiplier les traitements chimiques. A cet effet, l'INPV, avec le concours du ministère de l'Agriculture et de la FAO, a mis en place un plan d'urgence basé tout d'abord sur la lutte biotechnologique, ensuite la lutte biologique. La technique de piégeage massif, à base de phéromones sexuelles de T. Absoluta qui s'appuie sur la capture d'un maximum de papillons mâles afin de les éliminer du circuit de reproduction, a été très bien accueillie par un grand nombre de producteurs de tomate.
Aussi, le programme de lutte biologique mené par l'INPV depuis 2010, qui repose sur l'utilisation de l'auxiliaire prédateur Nesidiocoris Tenuis, reconnu performant contre la mineuse de la tomate, a connu une évolution positive du nombre de lâchers réalisés, passant de 7 lâchers pour la campagne 2010-2011 à 32 lâchers. Ce traitement à base de produits biologiques est en cours aussi contre la mineuse des agrumes. Il y a aussi un programme pour la lutte contre le ver de la datte à Biskra et Ghardaïa.
- En quoi consiste cette lutte intégrée et biologique ?
Les avantages de cette lutte sont le risque zéro de surdosage ou d'empoisonnement et l'absence de pollution. Cette solution est ciblée à un parasite et ne détruit donc pas l'ensemble de la faune. Pour réussir sa lutte bio, il faut n'avoir recours à l'auxiliaire que si le ravageur est en quantité suffisante. Il vaut mieux ne pas avoir utilisé de pesticide quelconque depuis au moins deux mois et ne plus utiliser de purin d'ortie ni de décoctions une fois le prédateur introduit dans le jardin.
Il vaut mieux utiliser les prédateurs adaptés aux ravageurs, dans des conditions climatiques qui leur correspondent. Il est également possible de favoriser la présence des insectes auxiliaires en plantant des végétaux. Nous sommes contraints de développer cette lutte avec des produits biologiques qui sont moins nocifs. La lutte intégrée contre les ravageurs constitue donc un moyen privilégié permettant de réduire significativement les risques liés à l'utilisation des pesticides.


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