La troisième réunion du dialogue interlibyen, qui s'est tenue les 3 et 4 juin à Alger, a regroupé des leaders et des responsables libyens. Ces derniers ont appelé, hier, à la formation «rapide» d'un gouvernement d'union nationale en Libye. Dans une déclaration adoptée au terme d'un troisième round de négociations, les participants ont appelé les parties en conflit «à faire des concessions pour parvenir à un accord politique global, équilibré et consensuel et à former rapidement un gouvernement d'union nationale», lit-on dans le communiqué. «Le temps est venu pour envoyer un message fort, à partir d'Alger, lors de cette réunion cruciale, à tous les Libyens qu'il est grand temps de prendre la décision», a déclaré Bernardino Leon, à l'ouverture des travaux de ce troisième round, sous l'égide de l'ONU, en vue de trouver une solution politique à la crise en Libye, en présence du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Ce dernier a réitéré la position immuable de l'Algérie tendant à «aider les frères libyens, toutes obédiences confondues, à aller vers un dialogue rassembleur et inclusif, à l'exception des groupes terroristes reconnus en tant que tels par l'ONU». Par ailleurs, Abdelkader Messahel a appuyé que la «sécurité de la Libye est également celle de l'Algérie». Dans ce sens, le ministre a indiqué que ce dialogue «repose sur la seule volonté des Libyens, loin de toute ingérence étrangère et qui permettra de mettre en place un gouvernement d'union national,e qui prendra en charge la gestion des affaires publiques, s'emploiera à rétablir la stabilité à travers tout le territoire libyen et anéantira la menace de division du pays», a-t-il poursuivi estimant que l'acceptation du dialogue par «les enfants de la Libye reflète leur prise de conscience quant à l'ampleur de la menace qui pèse sur leur pays et traduit leur détermination de le protéger et de le préserver». Pour sa part, Bernardino Leon a déclaré que cette réunion est l'«occasion pour améliorer le projet précédent», expliquant que «les Libyens ont compris que la dernière proposition d'accord doit être amendée sur la base d'une approche plus politique que devraient accepter tous les acteurs impliqués». Il a, dans ce sens, souligné «la nécessité d'insister lors des discussions sur les paramètres des institutions de l'Etat, notamment militaire et sécuritaire qui impliquent tous les Libyens». La dégradation de la situation impose un accord de paix en urgence, «vu la situation économique qui se dégrade, la menace terroriste grandissante et la discorde politique entre les deux gouvernements en Libye». Bernardino Leon a affirmé que «l'accord de paix et de réconciliation doit être conclu le plus vite possible». Dans ce contexte, il a expliqué que «la Banque centrale libyenne ne pourra pas continuer à payer les salariés dans un délai d'un mois, vu la chute des prix du pétrole et la baisse de la production». Sur le plan sécuritaire, l'envoyé spécial de l'ONU a rappelé que les «extrémistes, notamment ceux appartenant à l'organisation autoproclamée Etat islamique, progressent dans de vastes territoires de ce pays», ce qui, souligne-t-il, «représente un défi pour toutes les parties». Abordant la situation politique, il a appelé à ce que «les échanges d'accusations entre Fajr Libya et le gouvernement de Tobrouk cessent, c'est pourquoi, affirme-t-il, il faut trouver un accord et cela est le message principal de cette rencontre d'Alger». «Fajr Libya n'est pas une organisation terroriste», a-t-il dit, relevant qu'elle peut faire «des concessions dans le cadre du dialogue et faire face aux éléments de Daech».