La SDE de Béjaïa, Société de distribution du gaz et de l'électricité du groupe Sonelgaz, connaît des difficultés financières, à croire son directeur, Ahmed Draï. Factures impayées, marchés non encore rémunérés, agression sur les installations électriques et opposition à quelques projets rentables pour la SPA est le lot de casse-tête auquel est confrontée la direction locale. En 2014, le taux des créances a enregistré une évolution à deux chiffres, 10,54%, comparé à l'exercice de 2013, soit 1 599 millions de dinars (MDA). Le gros des créances est détenu par les APC qui cumulent 385 MDA, selon le bilan présenté mardi dernier lors d'une conférence de presse. A ce propos, le directeur a déclaré : «Même les APC riches ne payent pas», avant d'enchaîner : «Ces créances nous tirent vers le bas». Menaçant de «sévir», le responsable cache mal ses appréhensions. «Lorsqu'on commencera à couper l'énergie à ces communes, il ne faut pas vous entonner. Car ils (les élus, ndlr) feront encore de la politique», dit-il, en faisant allusion à une «campagne» de quelques clients qui visaient sa méthode de gestion, selon lui. Ceci dit, il rappelle : «Nous sommes une SPA et nous ne devrons plus être indulgents, car cet état de fait freine également les investissements». Par ailleurs, le directeur qui s'est étalé sur les créances des APC n'a pas dit un mot à l'endroit de l'administration de wilaya qui vient en deuxième position dans le tableau des créances avec un total de 188 millions de dinars, «les travaux administration» compris. Dans ce contexte, M. Draïa a ajouté qu'en dépit de l'avancement de sa société dans les opérations de déplacement des réseaux sur le chantier de la pénétrante de Béjaïa, «nous n'avons reçu à ce jour aucun sou», sans préciser le montant du marché confié à Kahrif. Il se plaindra toutefois du fait que les 86 km de la pénétrante aient été tracés sous les installations électriques, ce qui oblige la SDE à mobiliser ses moyens. Par ailleurs, seule satisfaction ressentie par les citoyens de la ville de Béjaïa est la réduction du temps équivalent de coupures ces deux dernières années et qui est passé de 12h en 2012 à 6,34h en 2014. Quant à l'intérieur de la wilaya (la vallée de la Soummam), des projets sont toujours bloqués, à l'image des trois postes sources qui devraient être installés à Akbou et Tazmalt «à cause de l'opposition des services agricoles, dit-il, qui s'appuient sur une circulaire ministérielle datée de septembre 2013». A ce sujet, le responsable a expliqué : «Nous sommes confrontés à un problème politique et financier. Trouver les terrains n'est pas dans nos attributions». Et à l'est, le projet de réhabilitation de la ligne Darguina-Béjaïa, qui devait sécuriser l'alimentation de la wilaya, est toujours bloqué par un citoyen.