C'est à l'école Bouchenak Mansour, à Frenda (50 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tiaret) que l'ouverture solennelle de la rentrée scolaire pour l'année 2006-2007 va être officiellement faite par les responsable locaux. Le choix de cet établissement obéit, en plus de la décentralisation, à la première place décrochée par les élèves de cette école. L'acte éducatif requiert l'ouverture vers l'environnement immédiat et a besoin d'actions concrètes loin du tâtonnement à même de valoir son amélioration quantitative et qualitative, voire l'atteinte d'objectifs assignés. Est-ce le cas cette année ? Les chiffres bien qu'éloquents ne traduisent pas toujours la réalité, mais la direction de l'éducation annonce l'accueil de 203 045 élèves pour les trois paliers, dont 116 264 pour le cycle primaire (18240 nouveaux inscrits), 63 694 pour le moyen qui comptabilise 13 547 inscrits en première année moyenne et 23 187 pour le secondaire, dont 4685 de nouveaux admis en première année secondaire. Tous ces élèves seront répartis sur 609 établissements éducatifs. 470 pour le premier cycle avec à la clé cinq nouvellement réceptionnés à Tiaret et à Rahouia. Pour le moyen, trois nouveaux CEM vont s'ajouter à la centaine existante et vont atténuer la pression à Sougueur, Ksar Chellala et Zmalet El Emir Abdelkader. 36 lycées compléteront la marche en attendant l'inscription prévue d'autres. Il est clair qu'avec ces infrastructures, le système de la double vacation va en s'atténuant. Pour l'encadrement, le secrétaire général de la direction de l'éducation, M. Hadj Boughedou parle de 8266 postes pédagogiques. 4378 pour le secondaire, 2511 dans le moyen et 1377 pour le cycle primaire auxquels il faudrait ajouter 65 autres dans le cadre du PCEF nonobstant le pourvoi de 335 postes vacants. Un pourvoi pour lequel il est prévu un examen ce mois-ci à Sougueur. L'AIDE ASSUREE AUX NECESSITEUX Au plan de la restauration, notre source évoque la réception de quatre nouvelles cantines, qui viendront s'ajouter à 26 autres devant permettre à 68 000 élèves d'en bénéficier, soit 58,40% de tout l'effectif global. Un effort qui a été suivi par la réalisation de quatre dortoirs venant eux aussi s'ajouter à d'autres, nonobstant l'ouverture d'internats. Concernant le livre scolaire, le secrétaire général parle de « la disponibilité à 100 % des manuels scolaires », de « 84 000 élèves nécessiteux devant bénéficier de la gratuité des livres, soit 41 % de tout l'effectif » et de « la prime des 2000 DA pour 85 000 enfants ». Le personnel de l'éducation aura sa part dans cette gratuité à raison d'un enfant par enseignant, précisa-t-il. La micro-informatique demeure toutefois une gageure que même les chiffres avancés ne pourront atténuer tant sont grandes les disparités et surtout les retards et la qualité de l'internet, même si un effort en matière d'équipement a été constaté, dans une relative transparence, faut-il le préciser. 25 lycées, 35 établissements moyens et 700 classes dans le primaire vont être rééquipés avec introduction et généralisation dans le secondaire du tableau magique. Notre interlocuteur a fait savoir que des cours de rattrapage et des commissions d'établissements à l'intention des élèves n'ayant pu décrocher le 10 suffisant au passage. Un conseil aura lieu prochainement et devrait permettre à certains élèves d'être repêchés. Sur le plan purement professionnel, la corporation reste plus que jamais circonspecte et invoque certains problèmes au plan de l'avancement des carrières, de la régularisation à temps des allocations familiales, voire pour certains le problème de l'affectation toujours sujette à appréhensions. La rentrée scolaire au-delà de ses considérations est aussi l'amélioration des repas dans les cantines scolaires, le problème du chauffage qui a généré quelques grèves du froid à régler, la santé scolaire et les appréhensions liées à la gale et autres maladies générées par les mauvaises conditions de vie, d'hygiène et d'alimentation. La rentrée scolaire restera aussi ce pari lancé de rouvrir les écoles incendiées ou fuies par les jeunes des suites des exactions terroristes, de l'implantation d'autres dans les centaines de cités érigées çà et là aux quatre coins de la région. Un défi difficile mais pas impossible si les responsables s'arment de volonté et daignent éloigner le secteur des griffes des affairistes et des rentiers que même la justice saisie de leurs sales dossiers n'a pu jusqu'à l'heure trancher. Il reste que pour le président de la fédération des parents d'élèves, Ghlam Moulay Driss, « la sagesse devrait prévaloir, car aussi légitimes soient certaines revendications socioprofessionnelles des enseignants, il y a ce souci de ne pas rendre l'élève otage de conflits », non sans rendre un hommage appuyé aux autorités pour les efforts consentis à l'endroit de nos enfants, le P/APC de Tiaret surtout, pour avoir « inauguré la saison avec la remise de bien beaux présents aux lauréats de la ville de Tiaret ».