L'Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA), dont la présidence est assurée par le Conseil national économique et social (CNES) et le Comité économique et social européen (CESE), ont signé, jeudi dernier à Alger, un mémorandum d'entente et de coopération, à l'issue des travaux de la première conférence nationale Afrique - Europe des sociétés civiles organisées. Les deux parties s'engagent, en vertu de cet accord, à « déployer tous les efforts possibles pour que leurs institutions demeurent des instruments démocratiques de consultation de la société civile organisée et soient ouverts sur les organisations non représentées en leur sein ». Les thèmes de discussions retenus pour cette première conférence, rappelons-le, ont eu trait justement à la démocratie, la bonne gouvernance et l'intégration régionale. Une série de recommandations a été adoptée à cet effet par les participants qui ont insisté sur la nécessité d'« impliquer fortement les assemblées consultatives et la société civile dans les processus d'intégration interafricaine et à l'économie mondiale », et ce, afin d'asseoir les principe de la bonne gouvernance dans les pays d'Afrique. De l'avis de la présidente du Comité économique et social européen, Mme Anne-Marie Sigmund, il est indispensable aujourd'hui de « donner aux organisations de la société civile africaine un accès plus large et plus facile au financement communautaire et de systématiser la participation de la société civile à la définition et à la mise en œuvre des politiques et stratégies de coopération ». La présidente du CESE pense, par ailleurs, que la bonne gouvernance « ne devra pas être imposée de l'extérieur mais devra, au contraire, venir d'une volonté politique et d'une meilleure participation structurée de la société civile aux mécanismes de prise de décision ». Beaucoup de participants ont également tenu à mettre en exergue le rôle des sociétés civiles dans le maintien de la stabilité dans certains pays d'Afrique où « l'Etat a été absent dans beaucoup de domaines ou incapable d'assurer son rôle ». Par ailleurs, alors que la majorité des participants a soutenu l'idée de faciliter aux ONG l'accès aux sources de financement et de faire du financement une affaire qui ne concerne pas les structures de l'Etat, le représentant du Conseil économique et social tunisien a estimé, au contraire, que tout financement qui ne passe pas par les canaux officiels de l'Etat favorisera l'anarchie, la corruption et les traitements de faveur au sein des organisations. Au chapitre économique, le CESE a défendu le principe de l'intégration régionale comme étant « un outil particulièrement efficace pour favoriser l'incorporation d'un ensemble de pays dans l'économie mondial ». Il a estimé cependant que l'engagement de l'UE en faveur de l'intégration régionale des pays d'Afrique « est sous-tendu par des principes fondamentaux, une philosophie et des priorités, qui sont identiques à ceux qu'elle s'est appliqué à elle-même ».