A l'initiative de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie en France (CACI-France), s'est tenu le 11 juin dernier à l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris le premier forum économique Algérie-France, qui a rassemblé quelque 400 chefs d'entreprise et hauts responsables d'institutions économiques en provenance des deux rives de la Méditerranée. Notre ambassadeur en France et des hauts fonctionnaires du ministère algérien du Commerce y étaient également présents. De l'avis du président de la CACI-France, cette importante rencontre qui a demandé plus d'une année de préparation aurait largement atteint ses objectifs consistant à offrir aux acteurs économiques concernés un espace de débat et d'échanges d'expériences susceptibles de déboucher sur des accords multiformes de partenariats. Ce forum a été structuré autour de 2 panels ayant pour thèmes principaux : «Les chaînes de valeur et l'écosystème algéro-français» et la «Corporate» axés sur l'état des lieux du partenariat algéro-français. Une série de recommandations visant à redynamiser le partenariat économique algéro-français dans divers secteurs d'activité ont été adoptées à l'issue du forum. C'est ainsi qu'en matière de coopération agricole, il a été recommandé la création d'un projet d'amélioration et de sauvegarde de races ovines algériennes au travers d'une ferme expérimentale et d'un centre de formation. Dans le secteur numérique, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de contribuer à la mise en place «du passeport numérique» pour l'économie. Ils ont également souligné l'urgence d'un appui à la mise en œuvre et à la reconnaissance du label «Made in Algeria» à l'extérieur du marché algérien. Pour le renforcement du capital humain, il a été recommandé la mise en place d'un catalogue de formations haut de gamme en faveur de nos deux pays, et plus précisément la création d'un Campus des Métiers de la Santé, d'un Campus des Métiers de l'Industrie et d'un autre pour les formations ciblées de haut niveau au profit des PME/PMI. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) fortement représenté à cette rencontre, a promis d'accompagner les entreprises françaises sur le marché algérien pour leur éviter «les embûches bureaucratiques» et rendre «viable et simple» la règle 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie. De son côté, le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Laïd Benamor, s'est montré très rassurant à l'égard des opérateurs économiques qui se plaignaient de l'absence de visibilité politique en Algérie en indiquant que le pays allait «réussir sa diversification économique et sa réindustrialisation du fait que cette dynamique est massivement soutenue aussi bien par les opérateurs publics que privés». La partie française s'est montrée, quant à elle, très confiante et pas du tout contrainte par la règle 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie. C'est ce qu'a du reste clairement affirmé le haut représentant à la coopération industrielle et technologique, Jean louis Levet, qui considère la règle en question comme «une contrainte positive» pour un partenariat fiable et mutuellement bénéfique entre l'Algérie et la France. Des propos confortés par le président de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, qui a souhaité que la France et l'Algérie travaillent pour la conception de projets «concrets» dans tous les domaines, notamment économique, culturel et éducatif. Dans la soirée, la cérémonie s'est poursuivie par la remise du Trophée de l'Excellence attribué à certains chefs d'entreprise et responsables algériens qui se sont distingués par leurs réussites entrepreneuriales et leurs contributions à la promotion de la coopération algéro-française. Neuf chefs d'entreprise et deux responsables chargés de la promotion de la coopération algéro-française ont été à ce titre honorés. Il s'agit de Rachida Dahmani, femme chef d'entreprise qui gère un portefeuille de plusieurs entreprises, dont Adaming Conseil ; Karim Oumnia, PDG de Digitsole, inventeur de la première semelle connectée au monde et de la chaussure intelligente ; Abdelkrim Bennour, Délégué général de la CACIF. Il est aussi l'inventeur de la méthode de management dite IN «Intelligence naturelle». Prosper Messaoud Amouyal, dirigeant de plusieurs sociétés dans le luxe, dont Haviland et Daum. Ali Haddad, patron de l'ETRHB et président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Jean Louis Levet, haut responsable de la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, et Bachir Dehimi, son homologue algérien. Laoucine Kerbache dirige HEC Paris au Qatar, occupe le poste de CEO et de doyen d'HEC Paris au Qatar. Il est aussi professeur en management de la logistique à HEC Paris. Taïg Khris, triple champion du monde de roller sur rampe et PDG et fondateur d'une société dans la téléphonie mobile appelée onoff Telecom.