C'est un condensé des sept derniers livres dans lequel l'auteur originaire d'Ifigha (Tizi Ouzou) installé à Paris depuis 1999 laisse libre cours à sa muse fertile. Les thèmes choisis prennent leur aspiration dans des fragments d'ici et d'ailleurs avec pour toile de fond la culture de l'amour, la liberté, la nostalgie de sa Kabylie natale. La quête identitaire, la tolérance, le plus beau regard, les gouverneurs, la femme, l'héritage byzantin, l'enfant solitaire, l'étranger, ivresse du cœur, le courage de dire, sublime Paris, Zegout surfe d'un sujet à un autre avec dextérité. «La valeur d'un homme, c'est ré-enchanter le monde et rendre hommage à ceux qui ont une valeur humaine», confesse le poète. Dans le poème Fleur de neige, il est question de son pays qui se cherche encore et toujours. «La vie algérienne a un âge de dérive des espérances», lance Abder. Et de s'interroger : «Où est passé l'esprit de contestation permanente ?» «Quête d'absolu, de justice, de beauté » Les textes de ce livre de 84 pages sont illustrés par des tableaux de peinture de Micheline Masse. «Dans ce monde brutal et inhumain, qui mieux que le poète peut lui rendre raison et beauté ? Cet espoir insensé de lier l'âme et le cœur, qui mieux que le chantre de l'amour pourrait y parvenir ? Enfin, comment ne saurions-nous pas en tant que Français, mieux que quiconque, recevoir le message de paix et d'amour avec cependant la dénonciation avérée des corruptions, des persécutions et des extrémismes en tous genres venus de… là-bas… d'ici ou d'ailleurs, de ce poète berbère qu'anime une quête d'absolu, de justice, de beauté, ayant pour cheval de bataille les mots de la langue française et l'amour qu'il en a», écrit Josette Vion dans la préface du livre. Très attaché à la langue des vers depuis son jeune âge, Abder Zegout a également produit un CD de poèmes et un autre dédié aux airs musicaux du terroir interprétés par Idhebalen, ces joyeuses troupes folkloriques qui égayent les fêtes familiales en Kabylie.