Quarante personnes meurent du cancer du poumon chaque jour en Algérie, soit 15 000 décès par an. Quelque 8000 nouveaux cas d'atteinte par cette maladie sont recensés annuellement. C'est ce qu'ont révélé des médecins spécialistes lors d'une journée scientifique sur les cancers du poumon organisée samedi dernier à Tizi Ouzou par l'association El Fedjr d'aide aux personnes atteintes de cancer. «Le nombre de cas est en constante augmentation dans notre pays. Le tabac reste le facteur le plus déterminant. Toute prévention doit impérativement passer par une stratégie de lutte contre le tabagisme», a indiqué le Pr Tibiche Arezki, du service épidémiologie du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Selon lui, un décès sur 4 est lié au cancer bronchique. «Les personnes âgées de plus 50 ans sont les plus touchées, mais une tendance de survenue chez les jeunes est constatée ces dernières années. Le tabac augmente le facteur de risque du cancer du poumon de 80 %. Le cancer du poumon est la 3e cause de décès au CHU de Tizi Ouzou.» Pour Dr Hamadache Nadia, médecin chef de service pneumo-phtisiologie de l'Unité Belloua (CHU de Tizi Ouzou), la relation de cause à effet entre la consommation de tabac et la survenue des cancers n'est plus à démontrer. «En Algérie, le tabagisme est principalement responsable des cancers du pancréas (22%), la vessie (28%), l'œsophage (42%), la bouche (42%). Près de 20% de la mortalité en Algérie sont liés au cancer bronchique». Tout en insistant sur la prévention, le Dr Hamadache a plaidé pour l'application rigoureuse des lois interdisant le tabagisme dans les lieux publics. «Le ministère de la Santé a mis en place un arsenal de lois qui demeurent malheureusement inappliquées. Le premier travail à mener sur le terrain de la lutte contre cette maladie qui provoque des ravages au sein de la population est celui de la prévention. Il s'agit également d'augmenter les taxes sur le tabac pour faire baisser le nombre de cas de cancer du poumon enregistrés dans notre pays.» Dans une autre communication intitulée «Le rôle du pathologiste», le Dr Brahimi Sekoura, maître assistante en anatomopathologie au CHU de Tizi Ouzou, a fait remarquer que le diagnostic de la maladie se fait souvent au stade métastasique. S'exprimant à l'ouverture de la rencontre, la présidente d'El Fedjr d'aide aux personnes atteintes de cancer a souligné que 2366 malades ont été pris en charge par cette association en 2014, contre 1845 en 2013.