Depuis le début du mois de Ramadan, les services des urgences enregistrent une importante hausse des fréquentations, à la fois de ceux qui souffrent de maux liés à la digestion mais aussi ceux qui y sont très sensibles comme les cardiaques, les diabétiques et les hypertendus, entre autres. A titre d'exemple, le service des urgences du CHU d'Oran reçoit, ces derniers jours, une moyenne de 60 à 80 patients par jour. 80 personnes ont été admis au UMC durant les dernières 24h du 21 au 22 juin, a ton-appris de la cellule de communication du CHUO. Ce chiffre englobe 30 personnes diabétiques, des cas d'indigestion, des intoxications et autres. Le premier pic est observé entre 16 h et 17 h et coïncide avec l'horaire de fin d'activité. Et le deuxième pic est nocturne (entre 21 h et 23 h) s'expliquant par la reprise des activités après le ftour. Devant cette affluence, un dispositif spécial Ramadan a été mis en place dans tous les hôpitaux d'Oran afin d'assurer une meilleure prise en charge des patients pendant cette période. En effet, le mois de Ramadan s'accompagne de changements importants dans les habitudes de vie qui, dans certains cas, se répercutent sur la santé des jeûneurs. Pour les malades chroniques, le changement d'horaire du régime médicamenteux peut provoquer des crises convulsives. Les plus fréquentes étant de loin les maladies cardiovasculaires. Il s'agit généralement d'hypertension due aux changements des habitudes alimentaires ou au décalage des prises médicamenteuses. De plus, 20% des admissions le sont essentiellement pour colique néphrétique. L'alimentation n'étant pas équilibrée et les repas décalés, beaucoup de patients consultent également pour des pathologies digestives comme la dyspepsie (brûlures d'estomac). Mais au service des urgences, on croise également des jeunes et des moins jeunes venus pour des points de suture souvent à la suite de rixes. «Elles représentent le deuxième motif des pathologies admises en urgence durant cette période. Ce qui pourrait s'expliquer effectivement par le sevrage tabagique (ou de drogues), la réduction de la consommation d'excitants (café, thé) et les modifications du rythme de sommeil. Le degré d'irritabilité subit une variation très importante pendant la période du jeûne avec un premier pic la première semaine du mois», confie un infirmier qui s'est habitué de recevoir ceux qui, sous prétexte de ne pas maîtriser leurs nerfs, finissent par en venir aux mains. Les UMC accueillent également, en cette période, beaucoup de blessés victimes des accidents de la route.