Les maladies liées au ramadhan ne sont pas à ignorer. Le fait de jeûner peut provoquer chez certaines personnes des malaises qui peuvent se compliquer. A l'hôpital Birtraria, Mme Imene Benazala, médecin généraliste au service des urgences nous confirme que les diabétiques sont les premiers patients à consulter durant cette période de l'année. Les colopathes (ceux qui souffrent de troubles digestifs, dont la constipation) et les hypertendus viennent en seconde position, d'après la même source. «Cette fréquence revient à l'inconscience des malades chroniques qui ne suivent pas le régime alimentaire qui leur est prescrit et également à l'inconscience des personnes souffrant de certaines maladies qui mettent dans leur assiette des aliments «destructeurs», explique notre interlocutrice, précisant que cela est dû aux tentations, souvent difficiles à maîtriser durant le ramadhan. Elle cite ainsi l'exemple de l'hypertendu qui abuse du lait caillé et des olives, du colopathe qui abuse des limonades, et le diabétique qui consomme, sans modération, du sucre durant ce mois où l'alimentation devient un vrai combat pour les malades chroniques. Les asthmatiques sont également nombreux à venir aux urgences, mais c'est lié surtout à l'humidité du climat en cette période. «Il n'en demeure pas moins que les asthmatiques doivent faire attention pendant le carême», affirme notre médecin, ajoutant que les coliques néphrétiques ne sont pas non plus à négliger. «Hormis les individus souffrant d'insuffisance rénale, nombreuses sont les personnes qui viennent nous voir pour des douleurs aux reins liées à une déshydratation importante», explique-t-elle, précisant qu'il s'agit généralement de personnes âgées. D'où la nécessité de s'abstenir de jeûner dans ce cas. Les cardiaques et les ulcéreux doivent également surveiller leur alimentation et tous les malades cités «doivent impérativement prendre conscience qu'ils ne doivent pas jeûner aux dépens de leur santé». Un autre médecin d'un autre service évoque d'autres maladies importantes liées au jeûne. Il s'agit de l'occlusion intestinale (interruption du transit intestinal), de la pancréatite (inflammation du pancréas) et de la perforation d'ulcère qui sont trois maladies relevant de la médecine chirurgicale. «Pourquoi arriver à de telles complications si on peut les éviter par un geste simple : celui de ne pas jeûner quand on souffre de ce genre de maladie», se scandalise notre docteur. Au service de pédiatrie, un pédiatre nous affirme que la déshydratation et la gastroentérite (inflammation et infection de la muqueuse du tube digestif et de l'estomac) sont très fréquentes chez les enfants qui jeûnent. D'où l'obligation de surveiller un enfant qui jeûne. Une maladie d'ordre différent est également à noter. C'est la dépression neuro-végétative (DNV) évoquée par des infirmiers (notamment à l'hôpital Birtraria et de Beni Messous). Ces infirmiers abondent dans le même sens, affirmant que beaucoup de gens en manque de nicotine, de drogue ou de boissons alcoolisées viennent dans tous leurs états suite à une altercation au sein de la famille ou dans la rue. L'un d'entre eux nous explique que ce genre de malades sont pris en charge dans l'immédiat et mis sous surveillance après l'administration d'un calmant par un spécialiste. Conseil médical en un mot «Nous ne le dirons jamais assez : les malades chroniques ne sont pas en mesure de jeûne», estime Mme Benazala. Quant à ceux qui sont sujets aux maladies fréquentes, notamment la colopathie les maladies néphrétiques, entre autres, notre médecin insiste sur le fait qu'il faut que ces gens vérifient ce qu'ils mettent dans l'estomac au moment où ils rompent le jeûne. Les personnes qui ne souffrent d'aucune pathologie citée sont tout aussi concernées par cette mesure. Et ce, en vue d'une prévention à long terme.