Les cours pétroliers mondiaux continuent à évoluer ces derniers jours sur fond de prudence et de frilosité, alors que se profile l'échéance d'un accord final sur le dossier du nucléaire iranien. Hier, sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, le prix du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en août grimpait à 63,48 dollars, gagnant 14 cents par rapport à la clôture du marché la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait, lui, 13 cents pour tomber à 60,25 dollars. Dans un marché qui, depuis près d'un an, évolue en situation de surabondance de l'offre par rapport à la demande, les investisseurs ont plus que jamais les yeux braqués sur les négociations en cours sur le dossier du nucléaire iranien. Engagées depuis 20 mois, les tractations entre l'Iran et le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) pourraient aboutir, dès la fin du mois en cours, à un accord final qui garantirait le caractère pacifique du programme nucléaire iranien, en contrepartie d'une levée des sanctions économiques qui pèsent sur ce pays. Dans un tel cas de figure, une offre supplémentaire d'un million de barils de pétrole par jour devrait venir se déverser sur un marché déjà plombé par un surplus d'offre, qui a fait perdre à l'or noir près de la moitié de sa valeur en l'espace d'à peine une année. En cas d'accord avec les Occidentaux sur le dossier du nucléaire, l'Iran pourra doubler ses exportations pétrolières pour les porter à quelque deux millions et demi de barils par jour dans les six mois qui suivront, ont annoncé précédemment les autorités iraniennes. Le retour attendu de l'Iran, deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avec une production de plus de 3 millions de barils par jour l'an dernier, angoisse d'emblée les marchés, alors que le rythme de la production américaine reste conséquent et que la demande reste relativement morose. Autant de facteurs en somme qui convergent vers une stagnation, voire une nouvelle chute des cours du brent, qui, depuis le début de l'année en cours, n'a regagné, en tout et pour tout, que quelque 5% de sa valeur pour tourner autour des 60 dollars le baril, contre 115 dollars il y a à peine une année.