Une trentaine de sous-traitants chargés des travaux de raccordement du gaz et d'électricité se sont regroupés encore une fois, jeudi dernier, devant le siège de la direction de la société de distribution de gaz et d'électricité (SDE), sise au coudiat, pour réclamer le règlement de leurs factures. Selon les déclarations de Mohamed S., l'un des revendicateurs, la situation devient de plus en plus inquiétante, car il y a des milliards en jeu et des entreprises qui risquent la faillite. «Nous devons à la Sonelgaz des milliards. Nous avons un personnel à payer, nous avons besoin d'argent pour subvenir aux besoins de nos familles, on ne voit plus le bout du tunnel», a-t-il fulminé en expliquant que les propriétaires de ces entreprises ont été engagés en sous-traitance par la Sonelgaz dans le cadre du programme quinquennal (2010-2014), qui consiste à raccorder aux réseaux du gaz et de l'électricité toutes les régions isolées. L'on exige dans ce programme un montage financier (60% pris en charge par l'Etat, 25% par Sonelgaz et 5% par le client). Notre interlocuteur, nous a affirmé qu'ils ont assuré tout le raccordement dans des agglomérations et dans des endroits complètement isolés pour le bien des habitants, en prenant tous les risques. Mais une fois la mission accomplie, ils n'ont pas été payés et leur situation dure depuis 2014 à nos jours. Les sous-traitants étaient unanimes à dire que les autres particuliers à Bejaïa et autres wilayas ont été payés. Où réside alors le problème dans la région Est? «Quand nous nous sommes rendus à la direction générale de la SDE à Alger, ils nous ont assuré que la solution réside au niveau de la direction régionale de l'EST. Nous voulons une solution au non-paiement de nos factures. Après plusieurs réunions tenues avec les responsables de la Sonelgaz et en dépit de leurs promesses, le problème des factures n'a été pas réglé», s'est indigné notre interlocuteur. Les protestataires ont expliqué aussi que dans le cahier des charges, l'on oblige l'entreprise publique à payer les particuliers dans un délai de 60 jours, mais malheureusement la SDE n'arrive pas à honorer ses engagements contractuels. «Actuellement les travaux de raccordement ont été gelés, nous ne pouvons pas poursuivre les travaux, étant donné que les sociétés n'ont pas les financements nécessaires», souligne Mr Mohamed. LE PROBLÈME DES EQUIPEMENTS Ce dernier a soulevé un autre problème celui du matériel utilisé par les sous-traitants. «La Sonelgaz nous oblige à acheter les équipements nécessaires pour la réalisation du raccordement auprès du comptoir CMEG de la SDE. Pourtant, Nous avons acheté notre propre matériel homologué et qui coute moins cher de celui de la Sonelgaz de 30%, c'est une sorte de perte pour nous. En outre, selon le code du marché public, on exige seulement la qualité du matériel et non pas l'origine de l'achat de ces équipements», s'offusque-t-il, en nous fournissant une copie sur l'ordre de service établi par la SDE Est, sur lequel il est stipulé que «L'achat de l'équipement auprès du comptoir CAMEG est obligatoire». A ce propos, le chargé de communication de la SDE nous a affirmé qu'il s'agissait de procédures administratives. «Avant, nous avons l'habitude de travailler directement avec le ministère des Finances, actuellement nous devrons passer d'abord par le ministère de l'Energie. Il y a beaucoup de rouages, c'est ce qui explique la lenteur du payement. L'argent est au niveau du Trésor d'Alger, les sous-traitants seront payés durant la première semaine de juillet prochain», a-t-il expliqué. Et d'ajouter à propos des équipements, la SDE n'oblige pas les particuliers à acquérir son matériel mais exige que ce dernier soit homologué et conforme. «Notre priorité c'est la sécurité des clients. Le but c'est d'éviter les dégâts tels les explosions et autres… rien de plus», a-t-il insisté.