« Il est décevant de constater que la plupart des enseignants ne bénéficient pas des œuvres sociales, alors que d'autres personnes qui n'ont aucun rapport ni de près ni de loin avec le secteur de l'éducation en profitent et ce, grâce à la complicité de ceux qui gèrent ce dossier », a indiqué, hier, M. Boudjenah, premier responsable du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), lors d'une conférence de presse animée à l'école Aïssat Idir, située à la place du 1er Mai. D'emblée, M. Boudjenah a tenu à préciser qu'il est le seul et l'unique porte-parole du syndicat, d'autant plus que la justice a tranché en sa faveur concernant le litige l'opposant à un autre clan du syndicat. Abordant longuement le dossier relatif aux œuvres sociales, le conférencier estime que ce dernier est géré de manière catastrophique et anarchique. « Nous envisageons d'adresser une lettre au président de la République pour qu'il se penche sur ce sujet très délicat. » Les gestionnaires de ce dossier se partagent entre eux le gain, oubliant ainsi le premier concerné qui est l'enseignant. Les œuvres sociales génèrent près de 255 milliards de centimes », a expliqué l'orateur. Pour mettre fin à cette situation des plus négatives et pour qu'il y ait une égalité entre tous les travailleurs de l'éducation, M. Boudjenah propose la suppression pure et simple des œuvres sociales et l'octroi d'une prime équivalente à un treizième mois aux travailleurs de tout le secteur. « La plupart des enseignants n'ont jamais touché un centime émanant des œuvres sociales. Ils n'ont jamais profité des vacances, ni des voyages organisés grâce à l'argent des œuvres sociales. Aujourd'hui, pour mettre fin à toutes les spéculations, nous revendiquons un 13e mois », dira-t-il. Commentant la rentrée scolaire qui a débuté samedi passé, le conférencier a incriminé les responsables de la tutelle qui ne se sont guère préoccupés des besoins des enseignants ni des problèmes qu'ils posent chaque année. « Apparemment, le livre scolaire reste l'unique préoccupation de nos hauts responsables qui ont, par la même occasion, négligé l'élément le plus important, à savoir l'enseignant. Le ministre aurait pu rassurer les enseignants quant à la prise en charge de leurs revendications », a affirmé l'orateur qui juge que normalement le manuel scolaire ne doit pas être un sujet à problème. « Dans tous les pays qui se respectent, le manuel scolaire ne pose pas problème et ne figure pas en tête de liste des priorités des pouvoirs publics. Dans notre pays, nous avons remarqué que la problématique du livre scolaire va se poser avec acuité durant toute l'année scolaire », a déclaré M. Boudjenah, qui précisera au passage que le SNTE a des relais dans toutes les wilayas et que des commissions ont été installées pour procéder à l'évaluation de la rentrée dans ses différents aspects, notamment la disponibilité du manuel, son contenu, le programme... Pour ce qui est du projet relatif à la Fonction publique, le premier responsable du SNTE ne nie pas qu'il a passé le document au peigne fin qu'il qualifie d'acceptable. Cependant, il estime que le plus important pour les travailleurs de l'éducation est le statut particulier de l'enseignant. Les responsables du SNTE ont tenu plusieurs réunions avec les représentants du ministère de l'Education nationale afin de mettre en place un document renfermant tout ce qui a trait à l'enseignant allant de la catégorie, à la grille des salaires en passant par ses besoins dans le domaine du travail. « Nous estimons qu'en 2006, il est impensable qu'un enseignant se démêle pour acheter un guide des enseignants. Un livre que le ministre doit remettre en chaque début d'année aux enseignants », dira M. Boudjenah, qui remet, par ailleurs, en cause le système de formation continue des enseignants. Le porte-parole du syndicat opte pour un recyclage des professeurs ou pour leur détachement pour une durée bien précise.