La cité la Faïence, dans la commune de Bourouba, est délaissée par les pouvoirs publics. Les habitants de ce vieux quartier populaire déplorent l'absence d'aménagements, de commodités et d'équipements publics devant hisser leur cadre de vie à un rang acceptable. Le quartier est un conglomérat d'habitations difformes et mal agencées, ne répondant de surcroît à aucune norme urbaine. Les lots de maisons sont entrecoupés par des rues étroites qui, à partir du chemin de fer, serpentent le piemont d'une colline abrupte et escarpée pour aboutir toutes à la limite de la commune de Bachdjarrah. Dans les endroits les plus dissimulés de la cité, il n'y a pas de commodités, seuls les cafés grouillent de jeunes désœuvrés qui, à partir de la rupture du jeûne se ruent vers ces cafés pour jouer aux cartes ou aux dominos. Aucune structure dédiée au bien-être des habitants n'a été construite. «Le quartier est dépourvu d'une salle de sport et d'un centre culturel. Les autorités locales ont depuis toujours délaissé notre quartier. Il existe une maison de jeunes qui a été construite durant les années 1980. Durant la décennie noire, cette structure a été occupée par les gardes communaux. Elle a été récupérée par la suite, mais ne peut à elle seule satisfaire toute la demande, car le nombre de jeunes dans notre quartier est important», confient des jeunes du quartier réunis autour d'une table de billard installée à même le trottoir. Concernant les aménagements urbains, le quartier en est totalement dépourvu. Il n'y a ni jardin public ni aire de jeux, «hormis le revêtement de la chaussée en bitume, les autorités locales n'ont rien réalisé dans notre quartier. Même l'entretien de ce revêtement laisse à désirer, car la rue principale du quartier est complètement dégradée», assurent des habitants, et d'ajouter : «Nous avons un centre de santé, mais il manque de spécialités médicales.» Si au cours de l'année les jeunes du quartier ont du mal à meubler leur temps, durant le mois sacré la difficulté est plus prononcée.