Un consensus pour le maintien du plafond de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a déjà été obtenu avant même le début de la réunion officielle qui se tiendra aujourd'hui à Vienne. A la veille de la conférence ordinaire qui se tient chaque année au mois de septembre, les déclarations des ministres des pays membres de l'Opep convergent vers une décision pour le maintien du plafond actuel de la production. Seule note discordante, une déclaration du ministre nigérian du Pétrole, également président en exercice de l'Opep, Edmund Daukuru, qui s'est dit préoccupé par le recul des prix constaté ces derniers jours. En effet, le baril de pétrole a perdu en un mois environ 12 dollars depuis son record du début de la mi-juillet à plus de 78 dollars. Vendredi, à la clôture, le baril était aux alentours de 66 dollars. Mais pour les autres ministres, ce recul est positif puisqu'il préserve la croissance économique mondiale et permet aussi aux pays en développement d'alléger leur facture énergétique. Malgré la forte demande constatée, des signes de recul de la croissance ont été constatés aux Etats-Unis, principal pays consommateur au monde. Un recul se traduit généralement quelque temps après par une baisse de la demande qui influe sur les prix du pétrole par la suite. Les ministres de l'Algérie, de la Libye, des Emirats arabes unis, du Qatar et du Koweït se sont déjà prononcés pour le maintien du plafond de production à 28 millions de barils par jour. Toutefois, l'évolution des cours jusqu'à la fin de l'année prochaine pourrait être étudiée avec des projections qui tiennent compte d'une probable baisse de la demande, après le recul de la croissance de l'économie américaine constaté au deuxième trimestre de l'année 2006. D'ici la prochaine réunion de l'organisation qui se tiendra au Nigeria vers la mi-décembre, beaucoup de facteurs seront éclaircis. Le différend sur le nucléaire entre l'Iran et les pays occidentaux aura connu une issue. La saison des ouragans aux Etats-Unis sera terminée. La situation de l'économie américaine sera mieux cernée. Vers la fin de l'année, l'Opep devra peut-être se prononcer sur ses objectifs en matière de prix dans la mesure où on s'attend à des cours élevés, certes, mais pas au niveau de ceux qu'on a connus cette année, à moins que de nouveaux événements viennent maintenir la tension sur les prix. L'Opep pourrait ainsi se prononcer sur une nouvelle fourchette des prix qui remplacerait celle de l'année 2000 (22-28 dollars) devenue obsolète. L'année passée, la cible d'un baril à 50 dollars en moyenne avait été avancée sans que l'Opep ne se prononce officiellement.