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Pas d'alternative à la coexistence
Réponse à B. Lewis !
Publié dans El Watan le 12 - 09 - 2006

Bernard Lewis, un des idéologues influents, néo-conservateurs, jadis islamologue, professeur à Princeton, a publié un article aux USA(1), où il accuse les musulmans et l'Iran de préparer l'apocalypse et la fin du monde, rien que cela.
Un pamphlet alarmiste, dénué de fondement, qui se joint aux dramatisations du risque terroriste que des centres tentent de diffuser pour, à la fois, faire diversion aux autres problèmes du monde causés par le terrorisme des puissants et nourrir la haine de l'Islam.
1 « Il y a, dit-il, une différence radicale entre la République islamique d'Iran et les autres gouvernements qui détiennent l'arme atomique. » Cette affirmation politique est une contrevérité. Elle relève de la propagande deux poids, deux mesures. C'est au contraire une affaire juridique et politique, liée à la souveraineté des Etats et la volonté des peuples, que de détenir ou pas la technologie nucléaire ; et non une question de race ou de culture. Le discours de Lewis participe à l'isolement et à la diabolisation de l'Iran et des musulmans. Situation préjudiciable à la paix dans le monde.
2 « En Islam, ajoute-t-il, il y a certaines croyances au sujet des combats cosmiques de la fin des temps. » Le Coran est clair, Seul Dieu connaît « la date » de la fin du monde ici-bas, même les chiites respectent le principe cardinal que personne ne peut retarder, avancer ou connaître le moment. Faire croire que la bataille cosmique de la fin des temps est une obsession relève de la falsification des valeurs de la troisième religion monothéiste.
3 « C'est probable que la date de Isra et Miiraj soit, pour certains, la date appropriée pour la fin apocalyptique d'Israël et si nécessaire du monde. Il n'est pas certain que le président iranien planifie pareil cataclysme pour le 22 août. Mais il serait utile de garder cette possibilité en tête. » C'est du délire. Rien dans le Coran ou la tradition islamique ne lie la question des juifs et d'Israël à celle de la fin du monde. L'ascension céleste du Prophète est liée à la spiritualité, à l'au-delà, au rapport au Mystère. Les chiites, depuis 15 siècles, n'ont jamais lié ce miracle à leurs affaires terrestres.
4 « La folie est induite dans les visées de l'Iran. » L'Iran, régime que les musulmans, naturellement attachés aux libertés et aux valeurs du juste milieu, critiquent, et que d'autres par ignorance dénigrent systématiquement, car depuis 1979 entre les mains de la théocratie chiite, (régime qui a succédé sur la base de la résistance populaire au régime corrompu et satellite américain du Schah), n'en est pas moins un Etat moderne et pragmatique sur bien des aspects et une culture ancienne traversée par les aspirations de liberté et de progrès. Il n'est pas « fou » comme veut le faire croire Lewis. Au contraire, il est lucide et calculateur, connaît les règles du jeu et use de la raison. Il n'y a aucun argument pour l'empêcher de détenir la technologie nucléaire. Il est décidé, sans l'ombre d'un doute, légitimement à la détenir, tout en privilégiant la négociation. Cet enjeu est presque égal à celui de l'enjeu majeur de l'avenir de la Palestine. Sur ces points, l'opinion publique mondiale et surtout musulmane jugera de l'équité ou non des relations internationales.
5 « Il nous faut nous appuyer sur les musulmans modérés », dit-il. Les positions de certains régimes arabes, qui spéculent sur le risque des rapports de forces dans la région, ne pèsent pas dans la balance, ni les divisions chiites-sunnites. L'immense majorité des musulmans, toutes tendances confondues, à cause de la politique des USA et d'Israël en Palestine et en Irak, est favorable à l'Iran lorsqu'il soutient les résistances et résiste lui-même face aux tentatives d'hégémonie. Les musulmans sont aux côtés des causes justes, des résistances, au Liban, en Palestine et en Irak, par delà les couleurs idéologiques et religieuses. Il ne s'agit pas d'un soutien subjectif et inconditionnel, mais objectif et précis. Car favorable au vivre ensemble avec le peuple juif, sur la base de la terre occupée en 1967 en échange de la paix, et opposé aux déclarations maladroites à ce sujet (que l'Iran commence à rectifier) et aux terrorismes des faibles, des désespérés ou des groupes de criminels instrumentalisés. Ce qui importe, en cette phase de l'histoire, est la cause des problèmes : le terrorisme des puissants qui agresse, domine et colonise. La question principale est l'affirmation de l'égalité humaine. Au pire, en Iran comme en Israël et aux USA, aujourd'hui, ce sont des extrémistes qui gouvernent. Les « Etats voyous », disait Derrida à juste titre, ne sont pas seulement ceux que l'on croit. Tous peuvent être aveuglés par leur fanatisme et délire de puissance. Ce qui domine, c'est l'amalgame et la haine de l'Islam, ce méconnu. Fonder une doctrine, de la surpuissance, sur des notions irrationnelles comme « l'axe du mal », « le choc » et « le chaos destructeur », c'est plus que du simplisme, c'est du suicide. Les premières sources de déstabilisation du monde, c'est l'injustice et l'arrogance qui poussent à la violence et favorisent les manipulations sur les esprits agressés. La politique des pays épris de justice, du respect du droit à la différence et du multilatéralisme, doit contribuer à faire prévaloir en tous temps et en tous lieux le droit. L'avenir du droit et partant de l'humanité tiennent à ses enjeux. La responsabilité est engagée, de ceux en Orient et en Occident qui savent qu'il n'y a pas d'alternative à la coexistence. L'Algérie, nourrie des valeurs de Novembre, qui tant de fois à contribuer à la paix et au règlement des conflits, dans le monde, par la négociation et la médiation, sait cela.
L'auteur est Ancien ministre Ancien ambassadeur au Caire


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