Les cours pétroliers mondiaux commençaient à nouveau à reculer hier, sous l'effet de la hausse du nombre de puits de forage aux Etats-Unis, la production américaine de pétrole de schiste restant ainsi très robuste. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 61,60 dollars, hier vers 10h30 GMT, soit en baisse de 47 cents par rapport à la clôture de la veille. Lors des échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance reculait, lui aussi, de 37 cents pour être coté à 56,56 dollars. Alors que les marchés sont déjà fortement déstabilisés, sous l'effet combiné du défaut de la Grèce sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), du référendum qui s'y prépare pour demain, mais aussi par la perspective d'un retour du pétrole iranien, les cours du brut accusaient hier un nouveau contrecoup, suite au décompte établi par le groupe privé Baker Hughes sur l'augmentation des forages aux Etats-Unis. Selon ce nouveau décompte, le nombre de puits de forage en activité aux Etats-Unis a grimpé de 12 unités, soit une première hausse en 30 semaines. Les puits de forage, soulignaient par ailleurs les analystes de Commerzbank, ont été ouverts dans les zones majeures de pétrole de schiste, dont trois à Eagle Ford (sud du Texas), deux à Bakken (Dakota du Nord), un dans le bassin Permian (Texas et Nouveau Mexique) et un dans le Niobrara (Colorado). Aussi, estiment encore des analystes, si de nouveaux puits devaient être ajoutés dans les prochaines semaines, ceci remettrait en question l'idée avancée d'un déclin attendu de la production américaine, sachant que la baisse du décompte des précédents mois ne s'est pas traduite par un déclin marqué de la production aux Etats-Unis qui, selon les chiffres publiés mercredi dernier par le ministère de l'Energie (DoE), dépasse toujours 9,5 millions de barils par jour. En somme, avec le pic annoncé cette semaine de la production de brut de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a atteint en mai son plus haut niveau depuis 2012, rien ne semble plaider en faveur d'une reprise soutenue des cours pétroliers mondiaux, d'autant que l'offre américaine était également au plus fort depuis 1971, durant le mois d'avril dernier.