Libérer la voie publique relève de l'impossible à Souk Ahras, où les commerçants informels ont réussi l'épreuve de force depuis des années, face à une autorité de moins en moins motivée contre cette faune impressionnante de jeunes gens autoproclamés maître des lieux. La rue des Fidayine est littéralement paralysée de jour comme de nuit par les étals de fortune qui réduisent à néant les espaces réservés aux piétons, et provoquent des embouteillages de plusieurs heures. Même décor dans les rues Ibn Badis et Victor Hugo, devenues carrément inaccessibles. «Si vous choisissez l'une de ces rues commerçantes par une nuit de Ramadhan vous allez vous y perdre au milieu des ballots de fripes étalés à même le sol», a averti un automobiliste. Ceux qui squattent trottoirs et chaussées, poussent un peu loin leur outrecuidance au point où lors des moments de forte affluence, les voies publiques sont carrément bloquées. «On y vend des effets vestimentaires qui rapportent gros par ces temps de grands achats, mais aussi des psychotropes qui y sont écoulés comme des petits pains et c'est là l'activité essentielle de ces groupes de marginaux», estime un élu de l'APC qui se dit favorable à la libération de ces lieux conformément aux textes. Sauf que pour une telle démarche, c'est le maire qui doit coordonner avec les services de sécurité pour libérer la voie publique. La situation est pire à la place de l'Indépendance, concernée récemment par une opération de réhabilitation d'un coût de plus de 50 millions de dinars.