La gratuité de l'accès aux plages n'est qu'un slogan dans certaines plages de la capitale. Malgré la décision du wali de mettre des chaises, des tables et des parasols à la disposition des estivants, des jeunes n'hésitent pas à venir réclamer une dîme. Ce qui est une transgression pure est simple des instructions de la wilaya. La pratique s'est banalisée en ce mois de Ramadhan, où l'affluence est relativement peu importante. «En pleine saison, il faudra s'attendre à une véritable spéculation», nous dira un père de famille. A la plage de Tamentfoust, au début de la semaine dernière, une mère de famille ne voulant pas se laisser faire devant un plagiste autoproclamé qui lui demandait de payer les droits d'utilisation du parasol s'est adressée aux éléments de la Sûreté nationale présents dans les parages. «Les policiers m'ont affirmé que l'accès et l'utilisation des équipements de plage étaient gratuits. Ils m'ont aussi dit de revenir les voir s'il l'on osait me demander de payer un Da», raconte notre interlocutrice. Mais d'autres familles et visiteurs ont payé par ignorance ou de peur d'éventuels actes de sabotage, ajoute notre interlocutrice. A Zéralda, le scénario est quasiment le même. «A mon arrivée, un individu s'est approché de moi. Il m'a demandé de m'acquitter de la somme de 1000 DA contre l'accès aux prestations et mobiliers disponibles. Face à mon refus, il a baissé le prix à 400 DA. Avant de s'en aller bredouille et mécontent», raconte une jeune fille. Ces personnes indélicates trouvent toujours le moyen de soutirer quelques dinars aux estivants. «En refusant de leur donner de l'argent et en leur rappelant la décision de la wilaya, un jeune m'a supplié de l'aider avec une petite somme», témoigne un autre citoyen ayant eu affaire à ces individus. Si certains refusent d'obtempérer, d'autres acceptent de payer. «Je suis ici pour me reposer, je ne compte pas trop palabrer avec ces gens-là», nous dira un jeune citoyen rencontré à Azur Plage. Il dit avoir payé le parasol et la chaise à 200 DA. «C'est beaucoup moins cher que les années passées», estime-t-il. A la Madrague, a-t-on constaté, la plage n'est pas encore dotée de parasols, de chaises, de tables et autres accessoires. Les visiteurs doivent être munis de leur propre matériel. «L'avantage, c'est que personne ne vient te déranger, et l'inconvénient, celui qui n'a pas de parasol risque de passer la journée sous le soleil», souligne-t-on. Bien que la saison estivale n'a pas encore véritablement commencé, des irrégularités commencent d'ores et déjà à apparaître. D'où la nécessité pour les services de la wilaya d'intervenir et prendre les choses en main. L'accès à la plage et l'utilisation des différentes installations (toilettes, douches, vestiaires et parasols) sont gratuits, conformément à une instruction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, avait indiqué M. Zoukh. Mais le plus dur reste la mise en application de cette mesure qui n'a pas beaucoup plu aux jeunes concessionnaires ayant l'habitude d'exploiter les plages.