De nombreux estivants se plaignent des «squats» des plages de la corniche oranaise, par des jeunes qui leur font payer parfois de 1.500 dinars pour accéder aux plages. Le tourisme est hypothéqué par l'anarchie. Avec quelle stratégie les pouvoirs publics peuvent booster le Tourisme ? Quelle réglementation et quelle sécurité ? Si l'Algérien dans son propre pays, connaissant les mentalités, les traditions, les risques et même les combines, n'arrive pas à s'offrir quelques jours de détente, qu'en est-il pour un étranger ? Ce vendredi, aux Andalouses, sur la partie de la plage qui borde le complexe éponyme, des jeunes armés de matraque, affichent 1.500 dinars pour accéder à la plage. Officiellement, la plage est gratuite. Les familles un peu aisées payent ces taxations, car pour une journée à la mer, aux Andalouses, «nous sommes déjà préparer à dépenser ; ce sont les vacances», notent des estivants. Quant aux petites bourses, c'est tout simplement impossible, puisque la question des concessions revient cette année, malgré l'annonce officielle de son interdiction, avec ses tergiversations et ses ambiguïtés. Ce plagiste, légalement établi, selon ces dires, affirme qu'il ne fait que percevoir la location du mobilier (table, chaises et parasol) disposé sur le sable. Mais il est impossible au baigneur d'installer ses propres équipements entre les tables en nombre important et trop rapprochées les unes des autres pour dissuader toute tentative aventureuse d'implanter entre elles un parasol. « J'ai payé des droits à la commune et j'ai investi beaucoup d'argent dans le mobilier que vous voyez devant vous, pour offrir tout le confort aux vacanciers », se justifie-t-il, ajoutant : Je n'ai qu'un mois de travail par an. Il y avait la Coupe du Monde qui a gelé tout à fait l'affluence et puis dans quelques jours c'est l'avènement du Ramadhan. J'ai donc besoin de rentabiliser mes investissements au maximum… Je paie la mairie, les impôts, des ouvriers, des agents de sécurité… Cela fait beaucoup de frais, je vous assure », tonne-t-il. Et puis, personne n'a jamais interdit la plage aux baigneurs. Mais voilà, il y a des gens qui nous disent, qu'ils vont s'asseoir sur le sable, après on les trouve sur nos fauteuils sans avoir payé. On a eu des problèmes comme ça », conclut notre interlocuteur. Des arguments qui peuvent tenir la route, mais qui sont loin de convaincre le baigneur qui estime avoir le droit de se rendre dans n'importe quelle plage sans être obligé de payer l'accès et encore moins pour un service qu'il n'a pas demandé. Certains baigneurs déplorent le fait qu'on commence par payer le droit de stationnement, ensuite payer le gardien et encore payer pour aller à la plage. « Il ne reste plus qu'à payer le droit de se tremper dans l'eau », ironise un estivant. Un responsable de la Commune de Aïn El Turck a déclaré que les plagistes ont payé le droit d'installer leurs équipements et de les louer à ceux qui le souhaitent, précisant qu'il n'a jamais été question d'interdire l'accès à la plage à quiconque. En somme, ils ne sont pas nombreux les estivants qui, en cette période de congés, ont choisi la Corniche oranaise. Déjà qu'ils bouclent péniblement leurs fins de mois, de nombreux Algériens se préparent, cet été, à faire face aux dépenses du mois de Ramadhan et juste après à la rentrée scolaire. Les plages sont désormais devenues interdites aux bourses moyennes, relève-t-on.