Attitude - Les tarifs exigés par les plagistes, cette année, ont connu une augmentation par rapport à la dernière saison estivale. Ces jeunes tentent de réaliser le maximum de bénéfices, sans se soucier du pouvoir d'achat des simples citoyens, dont l'accès aux plages devient de plus onéreux. Un parasol, une table et deux chaises sont proposés entre 1 300 et 1 500 dinars, alors qu'ils étaient loués à seulement 800 dinars l'année dernière. Les prix du parking ont aussi augmenté, passant, cette fois à 100 dinars, voire plus dans certaines plages. Tout dépend des gardiens de ces espaces de stationnement. Souvent, les estivants sont contraints d'obéir aux ordres au risque de voir leurs véhicules saccagés, comme ont tenu à le déplorer plusieurs citoyens. «Que voulez-vous faire face à cette anarchie qui règne dans la gestion des plages ? Si les autorités ferment les yeux sur les dépassements de ces gens dont le seul souci est de s'enrichir en l'espace de trois mois, le pauvre citoyen n'a qu'à payer ou carrément rester chez lui», s'emportent nos interlocuteurs. «Faites un simple calcul et vous trouverez que le coût d'une journée à la plage revient à plus de 1 500 dinars rien que pour les plagistes et les gardiens de parkings. Si on ajoute la nourriture et autres dépenses, cela revient au total à plus de 2 500 dinars. Que peut faire un simple salarié face à cette lourde facture ?», s'interroge Slimane, rencontré sur une plage de Zéralda en compagnie de sa petite famille. «Franchement, je ne me rends à la plage tous les quinze jours, pourtant, j'habite à moins de 15 kilomètres d'ici», ajoute notre interlocuteur, appelant les autorités à «remettre de l'ordre afin que tous les citoyens aient un accès libre et gratuit aux plages». Ce père de famille, cadre moyen dans une administration publique, n'est, en réalité, qu'un échantillon représentatif de centaines de milliers d'Algériens pour lesquels la plage est devenue un luxe. De leur côté, les plagistes expliquent les tarifs appliqués par le fait que tous les produits et services ont connu une hausse sensible. «Nous ne travaillons pratiquement qu'en été. Nous essayons de rentabiliser au maximum notre travail. Et puis, cette année il y a le mois de ramadan qui coïncidera avec la saison estivale et cela va nous causer des pertes considérables», arguent certains d'entre eux. Concernant le fait qu'ils occupent la plage en plaçant leurs tables et parasols, ces derniers affirment que cette option constitue la seule solution pour réussir dans leur travail. «Si on laisse les gens placer leurs parasol, chaises... sur la plage, nous n'avons qu'à plier bagages. Dire que nous occupons tout l'espace est totalement faux, car nous n'avons pas assez de moyens pour cela», expliquent encore ces plagistes. Ces jeunes n'ont pas totalement tort, puisqu'ils n'occupent que les meilleurs espaces, ne laissant aux estivants que la possibilité de s'installer à près de 20 mètres de la mer ! «A quoi cela sert-il de placer le parasol loin de la mer ? Avec l'attitude malicieuse de ces plagistes, ils imposent aux estivants de solliciter leurs services», répliquent des estivants, excédés.