Meriem Beldi revient à Alger. Après un premier concert en décembre à l'occasion de la sortie de son dernier album Nouba zidane, la chanteuse arabo-andalouse a présenté, mardi soir à la salle El Mougar, à Alger, à la faveur des concerts organisés par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), un plat varié de hawzi, aroubi et chaâbi. Elle a interprété en enchaînement Thlatha zahwa ou m'raha, Ya moulat el khana, Seli houmoumek, Raaytou el hilala. Elle a repris ensuite avec Ya layem lache tloum, puis Dawini nebra, Rimoun ramatni, El kaoui et Kifach hilti ya nassi. Elle a terminé son tour de chant avec un hommage à plusieurs interprètes du chaâbi en chantant Rah el ghali de Boujemaâ El Ankis, Mali Haja de Amar Zahi, Ghir lihab slahou de Dahmane El Harrachi et Hakmet de El Hachemi Guerrouabi. Cette ancienne élève d'El Mossilia d'Alger a travaillé pendant deux ans pour l'expo universelle de Lisbonne avec le grand maître Noureddine Saoudi. Elle a enregistré deux albums : Ya racha en 2001, et Nouba Hsine en 2001 sous la direction de Nacer Benmerabet. Elle est, depuis 2004, installée en France. «Je fais plus de concerts à Paris qu'à Alger. Je suis peu invitée en Algérie. Je remercie l'ONCI qui m'a organisé mes deux concerts à Alger. Je travaille actuellement sur un album pur chaâbi. Je suis une artiste qui aime bien développer cette musique, même si je sors de l'école andalouse. Donc, ça sera du chaâbi avec une musique différente, un peu de la world music», a déclaré Meriem Beldi. L'âme du chaâbi ne sera-t-elle pas perdue avec l'introduction de la world music ? «Pas du tout ! J'ai déjà fait une nouba avec de nouvelles sonorités sans la dénaturer. Mon prochain album portera sur de nouvelles compositions. Je vais, par exemple, introduire une mandoline napolitaine. Certains pensent que le chaâbi est l'apanage des hommes. Moi, j'estime que les femmes peuvent chanter le chaâbi aussi. Je suis soutenue par des maîtres comme Amar Zahi, Abderrahmane El Koubi, Abdelkader Chaou et d'autres», a-t-elle répondu. En deuxième partie de soirée, l'étoile montante du malouf, Abbas Righi, a présenté un concert qui rappelle les anciens temps de cette grande musique fort présente dans l'Est algérien. Il a débuté son récital avec Nar el hwa gdat, puis El Fiyachia. Il a ensuite demandé au public ce qu'il voulait écouter. Il a alors interprété Hokmek hokm el bey, Ana lemdelel, Alach ya mahboubi, Frag ghezali et une série de mkhilsat du répertoire constantinois. «J'ai toujours laissé le choix au public. Pour moi, le malouf se porte bien grâce à l'action du mouvement associatif. J'ai trente ans et je chante le malouf. Donc, il y a de l'espoir. La relève est assurée et les jeunes s'intéressent au malouf», a souligné Abbas Righi.