Des dysfonctionnements dans l'orientation des élèves admis au cycle secondaire sont pointés du doigt. La Fédération nationale des parents d'élèves dénonce, par la voix de son président, Ali Benzina, certaines anomalies qui «pénalisent les élèves et qui risquent d'avoir des conséquences fâcheuses sur leur scolarité». M. Benzina estime que le processus d'orientation des élèves s'est fait dans certaines directions de l'éducation sans consulter les commissions locales au niveau des établissements. «Nous l'avons déjà vu par le passé, les listes définitives ont été établies sans prendre en compte les propositions des conseils de classe et des commissions d'orientation, qui prennent en compte les capacités des élèves et le choix validé par les parents d'élèves». M. Benzina estime que le seul critère retenu est la disponibilité des places pédagogiques au niveau des établissements du secondaire. «L'orientation se fait généralement sur la base de la moyenne générale et du nombre de places disponibles.» Des quotas de 60% pour les scientifiques et 40% pour les littéraires sont proposés généralement. Les élèves ayant obtenu une bonne mention ont plus de chances de voir leur fiche de vœux respectée. «Les fonctionnaires en charge de ce processus ne se soucient pas trop du cas des élèves ayant obtenu des moyennes modestes, mais qui n'ont pas les capacités requises pour être orientés vers les filières imposées», accuse M. Benzina, qui rappelle que des parents font le pied de grue devant les directions de l'éducation pour tenter de changer l'orientation de leurs enfants, car cette opération s'est faite sans prendre en considération les notes obtenues dans les matières. «On a des cas d'élèves orientés vers la filière lettres, alors que leurs meilleures notes sont en maths ou en physique, ou l'inverse», explique-t-il. Le représentant des parents d'élèves appelle à la révision du système d'orientation pour stopper, selon lui, «la déperdition générée par l'important taux d'élèves ne pouvant plus continuer leurs études et qui finissent par quitter les bancs des lycées». Idir Achour, porte-parole du CLA, estime que le système d'orientation défavorise une certaine catégorie d'élèves, «ceux qui n'ont pas une bonne moyenne et dont le choix est souvent ignoré». Pour le représentant du CLA, «l'orientation se fait selon la disponibilité des places et c'est l'unique critère qui est respecté». Le ministère de la Formation professionnelle en a également fait le constat. L'orientation scolaire n'est pas étudiée en Algérie et nous devons revoir ce système pour éviter la déperdition scolaire, a déclaré le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, il y a quelques jours. Le ministre a précisé que ce problème constitue l'un des dysfonctionnements de la réforme de l'éducation. «Il n'est pas normal que seul 1% des élèves sortis de l'école fondamentale soit orienté vers la formation professionnelle, alors que le taux devrait être de 30%», précise-t-il.