Le chaâbi a son grand public, Abdelkader Chaou aussi. Il a animé un spectacle musical il y a quelques jours à une heure tardive au niveau de la maison de la Culture Rachid Mimouni de Boumerdès. Chaou, toujours fidèle à lui-même, s'est fait attendre avec ardeur par ses fans. 50 ans de carrière ont fait de lui un cheikh très respecté dans le milieu du chaâbi. L'artiste a attaqué la soirée avec une entrée qui n'était que la célèbre chanson Kahwa wa Latay, chantée doucement et avec brio. Progressivement, se sont succédé les grands titres du patrimoine du chaâbi tels que Daâni ya nadim, Ya el Kadi, Kifach Hilti… et autres. L'orchestre, composé de quatre musiciens, maîtrisait parfaitement les airs du chaâbi. Piano, banjo, derbouka et violon, aucune fausse note du début jusqu'à la fin de la soirée. Côté public aussi, là où il y a des jeunes l'ambiance est plus que garantie. Une chanson rythmée est synonyme d'un appel à la danse, et les jeunes n'hésitent pas à envahir la scène. Le tout sous les yeux rieurs et le sourire toujours timide d'Abdelkader Chaou. Plus d'une heure de bonheur aux couleurs chaâbies. Et pour clore la qaâda, comme à l'accoutumée, c'était avec Bkaw ala Khir. Ce qui caractérise un manque de chaises dans la cour de la maison de la Culture a obligé plusieurs personnes à se tenir debout pour assister au spectacle. La diffusion de l'information fait défaut aussi. Il n'y avait aucune affiche annonçant le programme des soirées. Aussitôt le spectacle terminé, et avant même que les familles ne quittent les lieux, les agents se sont empressés de ranger les chaises. Une manière de faire fuir le public. -