Les éléments du groupement de la gendarmerie de la wilaya d'Annaba ont réussi un joli coup de filet contre la mafia du corail qui écume la région, avons-nous appris, hier, du commandement national de ce corps constitué. En effet, agissant sur renseignements et en vertu d'un mandat de perquisition, délivré par le procureur près le tribunal d'El Hadjar, les éléments de la gendarmerie de la section de recherches d'Annaba, renforcés par ceux de la Section de sécurité et d'intervention (SSI) du même groupement, ont interpellé, ce week-end, trois personnes de sexe masculin. La fouille de leur domicile a permis de faire la découverte du pot aux roses et saisir dans le garage de l'un d'eux, au bidonville Bidari, relevant de la commune d'El Bouni, plusieurs colis renfermant des quantités de corail royal. A la pesée, ils ont indiqué plus de 40 kilogrammes. Outre la quantité du madrépore, emballée et prête à «l'exportation», les mêmes services de sécurité ont récupéré également un important lot de matériel et d'équipement de plongée. Le braconnage est sans appel. «C'est un véritable coup de grâce qui a été donné par les services de la gendarmerie nationale de Annaba aux braconniers de cette wilaya littorale dont le récif qu'abritent ses côtes regorge de corail. Cet impressionnant équipement est utilisé dans la pêche illicite du corail par les nombreux braconniers qui écument notre région», affirment les services de sécurité. Actuellement, les trois mis en cause sont dans les locaux du groupement de la gendarmerie de la wilaya de Annaba. Ils subissent un interrogatoire poussé à l'effet de dénoncer le réseau international de trafic de corail avec lequel ils opèrent avant de les présenter devant le procureur de la République pour répondre de leurs actes, dont association de malfaiteurs, braconnage des richesses animales du pays, contrebande…etc. Force est de souligner que l'Algérie dispose de 14 wilayas côtières aux récifs coralliens. Ces derniers sont répartis sur 5 zones de pêche du corail rouge. Dans une de ses déclarations à la presse, le président du Comité national des marins pêcheurs a fait savoir que «depuis février 2000, date de l'interdiction de la pêche du corail par les autorités algériennes, des pêcheurs, algériens et étrangers dont des Tunisiens et Italiens ont pillé à l'aide de la croix de Saint André plus de 10 tonnes de corail. Une importante quantité qu'on estime à 80 milliards de dinars.» Ainsi, toutes les dispositions mises en place depuis 1975 à ce jour dont l'interdiction d'exploitation du corail décidée par le gouvernement algérien en février 2000 sur l'ensemble du littoral ont montré leurs limites.